vendredi 16 mars 2012

Mais... voir un ami pleurer... Jacques Brel.


Bien sûr il y a les guerres d'Irlande
Et les peuplades sans musique
Bien sûr tout ce manque de tendres
Il n'y a plus d'Amérique
Bien sûr l'argent n'a pas d'odeur
Mais pas d'odeur me monte au nez
Bien sûr on marche sur les fleurs
Mais...mais voir un ami pleurer!

Bien sûr il y a nos défaites
Et puis la mort qui est tout au bout
Nos corps inclinent déjà la tête
Étonnés d'être encore debout
Bien sûr les femmes infidèles
Et les oiseaux assassinés
Bien sûr nos cœurs perdent leurs ailes
Mais... mais voir un ami pleurer!

Bien sûr ces villes épuisées
Par ces enfants de cinquante ans
Notre impuissance à les aider
Et nos amours qui ont mal aux dents
Bien sûr le temps qui va trop vite
Ces métro remplis de noyés
La vérité qui nous évite
Mais... mais voir un ami pleurer!

Bien sûr nos miroirs sont intègres
Ni le courage d'être juifs
Ni l'élégance d'être nègres
On se croit mèche on n'est que suif
Et tous ces hommes qui sont nos frères
Tellement qu'on n'est plus étonnés
Que par amour ils nous lacèrent
Mais ... mais voir un ami pleurer!
 

2 commentaires:

  1. Grâce à toi je découvre cette superbe chanson et, curieusement, je lui trouve un air de famille avec les complaintes de Léo Ferré!

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  2. Dany, c'est encore trop touchant!
    moi non plus je ne connaissais pas cette chanson.
    les amis, quand ils pleurent, ne devraient pas se cacher de nous, n'est-ce pas ? il y en a eu des pleurs solitaires et ... des rires "officiels" !
    je t'embrasse
    F;

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