lundi 26 octobre 2020

" ADIEU les CONS " ... 7 ème long-métrage d'Albert DUPONTEL.

 Voici donc l'article que j'avais écrit à la sortie du film :

Allons-y pour parler du 7 ème long métrage d'Albert Dupontel : ADIEU LES CONS .



Je risque d'être brouillon tant j'ai trouvé ce film riche en émotions diverses et variées , tant je l'ai trouvé beau, aussi .
Triste, tendre, marrant, beau, haletant, dézingué, critique etc ... je n'ai pas assez de mots pour qualifier toutes ces émotions qui s'entrechoquent chez le spectateur. On passe du rire aux larmes à vitesse supersonique, on n'a pas fini de rire que déjà on se surprend à pleurer . Nos émotions se bousculent devant ce film d'une tendresse et d'une humanité infinies. Car au-delà de la pochade, on assiste là à une satire de notre société, à une chronique de notre époque, à un récit carrément social , mais où les protagonistes, loin de se combattre, vont s'entraider . Un éveil d'humanité dans un monde moderne qui l'encourage si peu. . La police, les technologies modernes, les open spaces ... tout en prend pour son grade et c'est mérité. Du Ken Loach qui en plus nous ferait marrer.


Comme si cela ne suffisait pas, , Dupontel-réalisateur maîtrise désormais la technique comme peu arrivent à le faire . Des cadrages superbes voire sophistiqués, des plans époustouflants, un montage rapide, un rythme haletant , et une musique qui souligne l'action et les émotions avec intelligence sans prendre le dessus du propos.



A noter que tout est tourné dans des décors artificiels que l'on imagine chiadés avec minutie et qui m'ont fait penser parfois à Enki Bilal, voire même à cet autre grand film : " BRAZIL ".

Tout cela servi par des comédiens dirigés aux petits oignons, dirigés avec amour, un amour que l'on ressent . 

Virginie EFIRA est extrêmement touchante, vraie et ... belle . La caméra caresse son visage, ses yeux . Son personnage n'a pas eu la vie belle, ses parents l'ont forcée à accoucher sous X alors qu'elle avait 15 ans. Alors elle recherche ce fils parce que, malade, elle se sait condamnée. Il doit avoir la trentaine. 
Un informaticien surdoué 
mais dépressif, Albert DUPONTEL qu'on aimerait prendre dans nos bras pour le consoler, en plein burn-out, sera amené à l'aider ainsi qu'un aveugle survitaminé interprété par l'excellent Nicolas MARIE impressionnant de loufoquerie dans sa haine de la police responsable de son handicap. 


Quant à Jackie BEROYER, ancien gynécologue atteint d'Alzheimer, son regard bleu plein de douceur vous va droit aux tripes.

 Tous ces comédiens, jusqu'aux plus petits seconds rôles , sont formidables. C'est clair, Dupontel les a aimés.
Comment tout cela va-t-il se terminer ? CHUTT ! il ne faut surtout pas dévoiler la fin, allez la découvrir en salle.

Enfin j'ai relevé cette phrase concernant Dupontel :
" La rage qu'il y met, c'est rien que de l'amour."



dimanche 18 octobre 2020

Jean GIONO : " Le Hussard sur le Toit "

 Pandémie, prudence, désinfection, distanciation sociale, masques, couvre-feu etc... ?

Alors m'est venue l'idée de retrouver ce grand roman de Jean GIONO : " LE HUSSARD SUR LE TOIT " paru en 1951 et adapté au cinéma en 1995 par J.P. Rappeneau.







L'auteur situe l'action pendant la pandémie de CHOLERA qui en 1882 toucha de grandes villes comme Paris ou Marseille .
Angelo, un jeune hussard italien, traverse la Provence en proie à cette terrible maladie . Accusé d'empoisonner les fontaines de Manosque, la suspicion est en effet partout, il se réfugie vivre sur les toits de la ville. 




Quand il en redescendra, il sera confronté à l'horreur de l'épidémie et apprendra à nettoyer les nombreux morts. Toute vie normale est alors interdite, l'armée est partout, ceinturant Manosque et mettant les " capturés " en quarantaine, du coup, les gens fuient dans les montagnes. Tableau apocalyptique des hôpitaux bondés de moribonds qu'on n'arrive pas à soigner .




Je passe sur l'histoire d'amour avec Pauline qui tombera malade après un repas échangé avec un énigmatique lettré rencontré sur la route. En effet, les gens lassés de ces mesures trop strictes en arrivent à oublier les règles imposées.
Oui oui, c'est assez ressemblant à ce qu'on pourrait vivre , en pire, car l'état des hôpitaux et les connaissances de la médecine étaient alors bien moindres. mais c'est stressant.




Par contre, dans " le Hussard sur le Toit ", le choléra peut être pris dans son sens ALLEGORIQUE comme dans " LA PESTE" de CAMUS. La pandémie permet de mettre en évidence l'égoïsme, la peur, la passivité, voire la haine...des populations touchées. C'est bien négatif comme message !
Heureusement GIONO rectifie lui-même
" Le choléra est un révélateur, un réacteur chimique, qui met à nu les tempéraments les plus vils ... ou les plus nobles " ! 
Autre message positif, Angelo ne baisse pas les bras et la conclusion est teintée d'espoir, à vous de la découvrir. Immense roman d'aventure qui en dit plus qu'il n'y paraît, je vous conseille de vous y plonger, vous ne vous ennuierez pas.
Pour terminer je veux préciser ceci : le roman met en évidence que la religion en aucun cas ne peut aider ni apporter de réponse et qu'elle n'est qu'une tentative désespérée et dérisoire pour lutter contre la maladie. 

Pour terminer - BIS, félicitations si vous avez eu le courage de lire toute ma bafouille ! je vous embrasse. et bon dimanche.
PS : excusez le prof . Prof 38 ans ... prof toujours !