EN APESANTEUR....
Au creux d'un vallon verdoyant
Niché au pied des remparts médiévaux
L'air était doux et mutin ce matin!
Ses ondulations légères accompagnaient
Nos rondes symboliques
Soulignaient nos gestes
Soulevaient en douceur nos bras
Comme en apesanteur.
Le ruisseau dévalait sans colère
Sinuant, espiègle, entre les galets
Qu'il caressait
Chantant le refrain éternel
d'une vie chaque fois renaissante
De blanches tourterelles
Roulaient au fond de leur gorge
L'appel magique des amours à venir.
Même la tronçonneuse impertinante
Cessa ses grincements à l'ordre impératif: HITCH!
Le soleil réjoui jouait sur nos visages
Leur donnant la couleur
Des beaux fruits du printemps
Respirer devenait un plaisir
Puisque l'air léger comblant
Les vides de nos corps
Circulait en nous en ondes salvatrices.
Allez! Allez! expirez à fond, chassez l'air! Recommencons, encore , encore !
Passons le bassin
Arrondissons les mouvements
Dans l'éternelle boucle du YIN et du YANG !
Et le travail sans cesse répété nous menait vers le geste précis
Qui conduirait à l'harmonie.
La tête hissée vers le ciel pur
Les pieds unis à notre terre-mère
A l'unisson nous nous mouvions
A l'unisson nous respirions
A l'unisson nous vivions
Nous accordant comme les larmes douces d'un violon.
Enfin, le salut martial, digne et mesuré,
Respectueux de tout, des êtres et des choses ,
Rappela à chacun combien ces moments partagés
Sont des instants uniques
Des bulles dans un ciel où les nuages n'ont pas tous la légèreté du bonheur.
Danielle