jeudi 20 novembre 2014

" Les misérables et les privilégiés" : édito de ce matin paru dans " La République des Pyrénées", signé Jean-Marcel BOUGUEREAU.


Chers amis, je vous invite à lire l'Edito de Marcel Bouquereau paru ce matin dans " La République des Pyrénées " :
Cela fait froid dans le dos !
Titre:
LES MISERABLES ET LES PRIVILEGIES.
Par Jean-Marcel Bouguereau ...
Publié à 06h00
Mise à jour : 09h13  
"Le portrait de la France que vient de dresser l'INSEE a de quoi faire peur. C'est le portrait d'une France que, bien souvent, on préfère ne pas regarder en face. Reconnaissons-le, il nous arrive parfois d'en détourner les yeux. C'est celle des SDF, de ces gens qui vivent sous des tentes ou autres abris de fortune, malgré le froid hivernal. En 11 ans, le nombre de ces sans-logis a augmenté de 44 %, et bien souvent, ce sont des femmes, et même des enfants ! Et pourtant un SDF sur quatre travaille ! Ainsi, on peut donc travailler sans pouvoir se loger, vu les loyers et les garanties demandées…
Derrière ces travailleurs SDF, il y a tous les autres, ceux qui ne se montrent pas, ces silencieux de la misère ordinaire, les allocataires souvent chômeurs en fin de droits ou ceux qui perçoivent le RSA. Avec les conjoints et les enfants, cela concerne près de quatre millions et demi de personnes. Fin 2012, un sur quatre affirmait avoir dû se priver "d'achats alimentaires" et 20 % des personnes en fin de droit déclaraient également avoir renoncé à des soins médicaux !
On se souvient de l'objectif "zéro SDF" de Nicolas Sarkozy lors de la campagne de 2007, une promesse que Lionel Jospin avait faite cinq ans plus tôt. D'autant qu'avec la crise, le nombre de chômeurs de longue durée a bondi touchant évidemment les populations les plus fragilisées, les ouvriers, les immigrés, les habitants de ces zones urbaines que l'on appelle "sensibles" et les personnes sans diplôme. Désormais, on peut facilement basculer d'une catégorie à l'autre. L'Insee a une formule alambiquée pour dire que les inégalités se sont accentuées : "La crise porte un coup d'arrêt à la baisse des inégalités de revenu salarial", même si, rendons-en grâce à Jean-Marc Ayrault, les hausses d'impôts ont légèrement réduit ces inégalités. Sans forcer sur la démagogie, comment supporter, dès lors, que l'ancien patron de France Télécom, Didier Lombard, touche depuis 2007 une retraite-chapeau de 350 000 euros par mois, alors qu'il a été viré plutôt que félicité. On ne peut qu'applaudir à la volonté d'Emmanuel Macron d'en finir avec ce système. Même si on reste dubitatif sur la concrétisation d'engagements déjà pris par Montebourg et Moscovici.
Pendant ce temps, Pierre Gattaz multiplie les provocations, proposant successivement un salaire inférieur au Smic, le retrait de la convention internationale obligeant à motiver un licenciement, et, vieille rengaine, la suppression de l'impôt sur la fortune. On voudrait provoquer une explosion sociale qu'on ne s'y prendrait pas autrement ! Comme si on avait oublié que la société française avait une relation particulière à l'égalité, ce mot magnifique, inscrit au fronton de nos mairies et de nos écoles"

1 commentaire:

  1. et vlan ! prends toi ça dans la gueule ! il y en a encore qui osent dire ces choses-là et c'est tant mieux
    merci d'avoir mis cet article, je lis Sud-Ouest, donc je ne l'avais pas vu .
    Claudia, avec toutes mes bises

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