mardi 8 novembre 2011

YIN et YANG, plages colorées ou longue pluie à travers le jour gris ?

YIN...les petits paradis colorés par la mer ?

YIN le rose de cette plage des BAHAMAS,
rose né des squelettes
des frêles coraux de feu.

YIN le pourpre de cette plage d'HAWAÏ
né de l'érosion des grès de la colline proche.


YIN encore le blanc d'Hyama Beach en Australie
formé de 99% de quartz pur.


YIN le vert né des laves
de cette plage d'Hawaï.




YIN aussi les combinaisons de couleurs
nées du manganèze grenat
de cette plage californienne.

...et YIN enfin par son obscure beauté
le noir des laves basaltiques
d'une côte des Canaries.

...et YANG la pluie ?
Pas forcément.
Le YANG nourrit le YIN
les deux s'enroulent dans nos vies
et l'enrichissent tour à tour, c'est ainsi.

Ecoutons cependant la douce mélopée des vers d'E. Verhaeren...


La Pluie.

Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie.

Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent,
Au ciel maussade et noir.
Elle s'étire, patiente et lente,
Sur les chemins, depuis hier soir,
Sur les chemins et les venelles,
Continuelle.

Au long des lieues,
Qui vont des champs vers les banlieues,
Par les routes interminablement courbées,
L'eau dégoutte, pendant des heures ;
Et les arbres pleurent et les demeures,
Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
Tenacement, indéfinie.

Les rivières, à travers leurs digues pourries,
Se dégonflent sur les prairies,
Où flotte au loin du foin noyé ;
Le vent gifle aulnes et noyers ;
Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ;

Le soir approche, avec ses ombres,
Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
Et c'est toujours la pluie
La longue pluie
Fine et dense, comme la suie.

La longue pluie,
La pluie - et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques
Tissent le vêtement,
Maille à maille, de dénûment,
Pour les maisons et les enclos
Des villages gris et vieillots .

Clochers et chapelles voisines,
La pluie,
La longue pluie,
Pendant l'hiver, les assassine.

La pluie,
La longue pluie, avec ses longs fils gris.
Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
La longue pluie
Des vieux pays,
Eternelle et torpide .

    Emile Verhaeren, recueil :  LES VILLAGES ILLUSOIRES.

1 commentaire:

  1. sitot publié sitot lu, j'étais sur mon ordi, journée de repos oblige, repos ? petite grippe .
    mais on aime bien ces pluies sur l'Océan n'est ce pas ? et les ballades loin du monde avec ce ciel gris et ces grosses vagues nous plaisent tant !
    qd viens-tu respirer la mer ?
    bisous
    claudia

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