dimanche 8 février 2015

Bye Bye à André Brink, le « Camus » sud-africain en rupture d’apartheid

C’est un écrivain sud-africain profondément marqué par ses années françaises, y compris un séjour à Paris en mai 68, qui est décédé vendredi, à l’âge de 79 ans. Il revenait d’un voyage en Europe, après avoir été honoré à l’université catholique de Louvain, en Belgique.
Il laisse derrière lui une œuvre importante, qui a joué un grand rôle dans la dénonciation de l’apartheid dans les années 70 et 80, particulièrement auprès du public européen, et particulièrement français.
 Il enseignait dans la ville de Grahamstown, dans l’est de la province du Cap, à l’université .
 Un homme obsédé par la place de l’intellectuel dans une société en pleine convulsion, et désireux d’apporter sa pierre au combat contre le système inhumain de l’apartheid.


Blanc en rupture avec l’apartheid

En 1980, en plein apartheid, il avait remporté le prix Médicis étranger pour son roman « Une saison blanche et sèche », qui narrait l’histoire d’un professeur blanc parti en croisade pour connaître la vérité sur la mort d’un détenu noir en prison.





Auparavant, il avait eu un roman interdit en Afrique du Sud, « Au plus noir de la nuit », paru en 1973, qui s’attaquait au tabou absolu des relations sexuelles interraciales, formellement interdites par les lois d’apartheid.

Et me revient ce souvenir choquant , lors de mon voyage en Afrique du Sud, de ce terrain vague totalement abandonné en plein cœur de Cap-Town ( Le Cap) où nul ne veut encore aujourd'hui construire, l'ancien quartier des GRIS rasé, là où on parquait ces " gris" nés de relations interraciales !



Toute l’œuvre d’André Brink est marquée par cette quête de vérité de personnages blancs plongés au cœur de l’injustice extrême que représentait l’apartheid – un thème très « camusien ».
Il appartient à cette génération, avec Nadine Gordimer, le prix Nobel de littérature décédée en juillet 2014, qui a fait de l’apartheid le thème central de leur œuvre littéraire.



Le plus étonnant c'est André Brink était issu d’une famille afrikaner, c’est-à-dire descendante des « Boers » néerlandais qui ont pris le pouvoir en 1948 et ont imposé l’apartheid.
Il était donc en totale rupture avec sa communauté, considéré comme un « traître » au même titre qu’un Breyten Breytenbach, son ami, lui aussi passé par la France et plus tard emprisonné pour son action clandestine. Ensemble, ils avaient fondé un mouvement littéraire, les « Sestigers », ceux des années 60, rompant avec l’establishment afrikaans pro-apartheid

Et ces deux phrases d'A. Brink:
" On doit garder la foi en la lumière, car cet espoir rend la vie possible "
"Les lâches sont ceux qui n'ont pas le courage de résister"

puis dire en conclusion que j'avais découvert ce bel auteur dans nos ateliers de lecture de l'UTLA ( Université du Temps Libre )

1 commentaire:

  1. je ne le connais pas mais ça avait l'air d'un type bien . Si j'ai ma retraite anticipée, promis , je me remettrai à lire ! là, j'en ai assez du boulot même si les personnes dont je m'occupe sont attachantes et ont besoin de moi. Un jour, il faudra bien que je me repose; mes mille bises dany, à bientôt

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