Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour, Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre, Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ; Si tu peux supporter d'entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d'un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois, Et si tu peux aimer tous tes amis en frères, Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ; Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître, Penser sans n'être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage, Si tu sais être brave et jamais imprudent, Si tu sais être bon, si tu sais être sage, Sans être moral et pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite Et recevoir ces deux menteurs d'un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis, Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire, Tu seras un homme mon fils !
Traduction : André Maurois (1918)
Kipling a écrit ce poème à l'attention de son unique fils, John, âgé alors de 13 ans en 1910. Ce dernier meurt lors de son premier assaut, durant l'attaque de Chalk Pit Wood à la bataille de Loos en 1915. Son corps ne fut pas retrouvé. Jusqu'à sa mort en 1936, Rudyard Kipling procéda à des fouilles dans la région pour retrouver les preuves de sa mort ou sa dépouille de son fils. Il inventa l'inscription qui figure sur la tombe des soldats inconnus britanniques : "Known unto God" (Connu seul de Dieu). En 1991, la tombe du lieutenant John Kipling fut enfin identifiée de manière concluante...
ENIVREZ-VOUS Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous! Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
Jean Durozier, créateur du Théâtre Populaire Occitan (T.P.O) dans le Sud-Ouest de la France, fut une figure emblématique du théâtre ambulant français. Ce documentaire de Vladimir Koslov, lui rend hommage tout en retraçant l'histoire oubliée du théâtre itinérant et de ses saltimbanques.
Par Guiseppin Marie-France
Jean Durozier, créateur du Théâtre Populaire Occitan (T.P.O), fut le «dernier dinosaure» de cinq générations de comédiens de théâtre ambulant Français. Toute sa vie, Jean s’est battu pour que ce théâtre, destiné à la France populaire, demeure.
A l’heure où les ressources du divertissement semblent inépuisables, il interroge le spectateur sur la valeur de la culture théâtrale française, du métier de comédien et de sa place dans la société.
Vladimir Kozlov est né en 1956 à Minsk (Biélorussie).
Il obtient une licence d’histoire et de sciences sociales à l'Université d'état de Minsk et fait ensuite des études au VGIK (Institut National du Cinéma à Moscou) où il obtient le certificat d'assistant réalisateur.
En URSS, il compte 13 ans d'expérience en qualité d'assistant réalisateur, sur une vingtaine de longs-métrages de fiction aux studios Belarusfilm et Mosfilm. En France, il est régisseur et comédien dans différentes compagnies de théâtre depuis 1992.
En 2002, il commence sa carrière d’auteur-réalisateur. Il a écrit et créé à ce jour 8 films documentaires diffusés en France et à l’étranger. Ses films ont été sélectionnés en compétition et primés dans de nombreux festivals Français et internationaux.
J’ai eu deux vies complètement différentes: une en URSS, derrière le «rideau de fer », et une autre dans le Sud-Ouest de la France, sillonnant la région pour jouer dans les villes et les villages les plus reculés.
En 1992, alors que je débarquais de l’Est sans domicile fixe, avec seulement une valise, un billet de retour et 200 francs en poche, Jean Durozier m’accueillait dans son théâtre comme l’un des siens. C’est ainsi qu’une formidable aventure humaine débutait pour moi ; celle des derniers saltimbanques sillonnant la région Occitanie, alors que le T.P.O vivait ses ultimes années de gloire.
De gauche à droite : Cyril Legrain, ingénieur du son - Nicolas Baby, producteur - Vladimir Koslov auteur et réalisateur du film - Patrick Hannais, comédien - Mathieu Barasz, opérateur de prises de vues et Mailys Ragot, chargée de production.
Elle descend de la place royale jusqu’au Palais de Justice. Parallèle à l’autre rue commerçante de la ville, la rue des Cordeliers s’est fait refaire une beauté à la fin de l’automne. Mais ce ne sont pas seulement les pavés qui ont changé. Des centaines de dessins et autres collages ont été soigneusement apposés sur des vitrines de magasins vides, donnant ainsi un tout autre aspect à ces nombreux locaux où la poussière s’accumule.
Un collage encore quasiment intact en haut de la rue des Cordeliers
« La rue devrait être en pleine forme! »
L’initiative est née d’une collaboration entre L’Atelier Ambulant et l’Office du Commerce et de l’Artisanat de Pau (OFCAP).L’Atelier Ambulant c’est un trio d’artistes. Maryka Gysbers (MOG), Mathieu Delcroix (Codel) et Fabrice Aubert (M612), trois trentenaires qui ont ouvert leur propre galerie afin d’exposer leurs oeuvres et créer des projets communs. L’idée du collage, quand à elle, est née autour d’un café. « On était vraiment dépité de voir toutes ces boutiques fermées… » raconte Maryka, dont la longue tresse blonde descend jusqu’au nombril. « C’est hallucinant quand même, la rue devrait être en pleine forme! »C’est à ce moment là que le collectif, installé dans la galerie Joffre en haut de la rue des Cordeliers, a été contacté par l’OFCAP. L’association paloise, qui oeuvre à la dynamisation du centre ville et de ses commerces, voulait faire appel à eux pour l’inauguration de la rue prévue fin novembre.Pendant que le trio lançait un appel auprès d’autres artistes pour qu’ils leur envoient des dessins, l’OFCAP s’est occupé du côté pratique du projet. « Nous avions déjà fait de l’habillage de vitrines vacantes dans le centre-ville », explique Isabelle Lalanne, manager centre-ville de l’association paloise. « On avait donc de l’expérience dans le domaine et surtout des contacts avec les propriétaires des magasins concernés. »La mairie de Pau a par ailleurs soutenu le projet. Elle leur a laissé une liberté totale concernant les dessins, et a pris les responsabilités d’éventuelles plaintes ou problèmes juridiques.Ensuite, il a fallu passer aux choses sérieuses!
1 jour, 10 vitrines, 250 dessins
Après une collecte de dessins réalisée en à peine dix jours, l’opération collage pouvait débuter. Joints par l’atelier, des collectifs d’artistes de partout dans le monde et certains anonymes ont donc envoyé leurs dessins.« Ca a été un peu compliqué au niveau de l’impression en fait », raconte Maryka. « L’OFCAP a pris en charge certaines impressions, et nos amis nous ont aussi aidé surtout que la plupart des dessins nécessitaient aussi un traitement numérique avant l’impression. »Et c’est ensuite au moment du collage qu’ils sont heurtés à quelques réticences.Alors qu’ils posaient de la colle sur les dessins, une habitante d’un des immeubles de la rue s’est mise à leur jeter des seaux d’eau. « Ca a été assez épique! » raconte Maryka, un sourire au lèvre. « Une des artistes qui était sur le point de coller son dessin était en larmes. Des gens se sont attroupés et énervés contre l’habitante. Une commerçante nous a même apporté des parapluies! » Le projet n’a effectivement pas tout à fait l’unanimité. « C’est crade! » lâche une vendeuse de prêt-à-porter de la rue. « C’était sympa au départ mais là ça se dégrade… Je pense que ça va être enlever. »Réactions qu’Isabelle Lalanne relativise. « Nous avons noté plus de réactions positives que négatives. La plupart des magasins étaient d’accord! » Elle explique également que du fait de la nature éphémère du projet, rien n’est désormais prévu pour retirer ou restaurer les oeuvres du collectif. « Les conditions météorologiques du mois de décembre ont déjà été très favorables », explique-t-elle. « Ca apporte une touche de créativité à la rue. Après on aime ou on n’aime pas! »Un autre commerçant de la rue rejoint cet avis. Jean-Pierre André, vendeur de maroquinerie, semble très satisfait de l’initiative. « C’était très bien oui! On a fait un bon mois de décembre ça a créé une certaine ambiance dans le rue », raconte-t-il. « Les gens visualisaient moins les magasins vides! C’est dommage que certains aient été arrachés, vraiment… »
Aujourd’hui, presque deux mois après le collage, bien que certains collages aient été déchirés, de nombreux dessins tapissent encore quelques vitrines. Pour l’Atelier Ambulant, l’heure est au changement d’adresse. Les trois artistes devraient mettre la main sur un nouveau local, où sans doute, d’autres projets naitrons. Et, espérons-le, donneront un air de galerie à d’autres rues.
ps : l'une de ces trois artistes est Marika, la maman de mes petits-enfants ...
Et voici ce que dit Jacqueline Bellido, une autre belle artiste:
Courez y par milliers ! !!! Les oeuvres de Béatrice sont magnifique et Béatrice est MAGNIFIQUE !! De sensibilité, d'humour, de fantaisie, de farfeluteries et de grand grand talent ! Elle parle ses oeuvres elle raconte elle bouge et virevolte elle va vous faire hurler de rire et fondre de plaisir !! Avec en plus le bonheur de découvrir la chaleur de ce lieu nouveau et merveilleusement authentique : l'Instant à l'Estanquet de Lescar !!! Foncez !
Ce soir, pour oublier ces déprimantes énigmes dont en plus on se fiche totalement à part le rêve de gagner une casquette ou un parapluie au Grand Concours des villages ( ceux qui connaissent et vont sur ma page FB comprendront... hu hu ! ) ... je rends un hommage à une de mes anciennes élèves qui dès son adolescence manifestait originalité, esprit d'indépendance et créativité.... C'est l'artiste peintre CHRISTINE GARUET . Elle crée à Saint-Lizier où elle s'est installée pour fuir l'agitation des grandes villes et vivre dans la sérénité, le sile...nce tout près de la nature et se consacrer uniquement à sa passion, la peinture sous toutes ses formes. À quelques pas de la cathédrale de Saint-Lizier, la pittoresque rue du Puits abrite L'ATELIER, une galerie rustique où il fait bon découvrir sa peinture . En franchissant la porte de cette galerie intimiste, le visiteur découvre tout un panel de tableaux figuratifs, d'huiles sur toiles autour des scènes de la vie quotidienne dans les grandes métropoles, des monotypes qui sont des gravures de pièces uniques, quelques peintures sur bois, des dessins de paysages ariégeois faits au stylo à bille ou à l'encre de Chine en petits formats, des lino-gravures, des affiches, mais aussi de jolies cartes postales à l'effigie de ses œuvres. L'artiste éprouve beaucoup de plaisir à travailler des matériaux différents en utilisant diverses techniques afin de pouvoir offrir pour son exposition un éventail très large de créations. Les scènes de la vie parisienne ou toulousaine sont reproduites à partir de photographies, l'une des passions de Christine et son premier métier. Elle a abandonné l'audiovisuel pour retrouver son indépendance, mais elle conserve précieusement sa banque d'images afin de s'en inspirer pour ses prochaines réalisations.
Aujourd'hui, je tiens à vous présenter cet artiste: KORY Il publie souvent dans le groupe FB dont je suis l'administratrice: " Libres comme l'ART "
Kory, de son vrai nom Kono Raymond Yves est diplômé de la section arts plastiques de l‟université de Yaoundé I, est peintre, collagiste, et assistant curateur. Il se fait connaitre par ses travaux pop‟art - collage pendant ces années académiques. Depuis lors il s‟intéresse au collage dont il exprime plus clairement sa dynamique intérieure, nourrie par des imaginaires du vivre ensemble et du partage qui le portent à l‟universalisme et au métissage culturel.
Démarche: "Le papier est un moyen d‟expression qui mamène dans mon monde intérieur ou je vis l‟instant présent. Je représente des formes humaines, animales parfois des scènes abstraites ou urbaines, mêlant à la fois beauté et tensions sociales. Je me questionne de manière philosophique au travers de mes travaux sur la notion de VIE, vouée au dynamisme culturel –technologique. Je coupe, fais des découpures que je colle sur la toile, le bois ou le carton. Je mets de la couleur. Je ne représente pas les formes d‟un point de vue parfaitement réel. J‟ai des périodes de création instances ; deux à trois toiles par semaine et des moments d‟arrêt. Le papier est pour moi un outil contemporain qui OUVRE-BRISE les frontières : c'est une clé."
Formation académique
2010-2014 : Diplôme en arts plastiques à l‟université de Yaoundé I.
... pour un ami triste et seul ce soir.... mais qui a su aimer et a été aimé ...
Bien sûr il y a les guerres d'Irlande Et les peuplades sans musique Bien sûr tout ce manque de tendres Il n'y a plus d'Amérique Bien sûr l'argent n'a pas d'odeur Mais pas d'odeur vous monte au nez Bien sûr on marche sur les fleurs Mais voir un ami pleurer !
Bien sûr il y a nos défaites Et puis la mort qui est tout au bout Nos corps inclinent déjà la tête Étonnés d'être encore debout Bien sûr les femmes infidèles Et les oiseaux assassinés Bien sûr nos coeurs perdent leurs ailes Mais voir un ami pleurer !
Bien sûr ces villes épuisées Par ces enfants de cinquante ans Notre impuissance à les aider Et nos amours qui ont mal aux dents Bien sûr le temps qui va trop vite Ces métro remplis de noyés La vérité qui nous évite Mais voir un ami pleurer !
Bien sûr nos miroirs sont intègres Ni le courage d'être juifs Ni l'élégance d'être nègres On se croit mèche on n'est que suif Et tous ces hommes qui sont nos frères Tellement qu'on n'est plus étonnés Que par amour ils nous lacèrent Mais voir un ami pleurer
Oui, j'ai vu hier soir, à Billère, une des meilleures représentations qu'il m'ait été donné de voir depuis pas mal de temps ( ce qui ne dénigre en rien toutes les bonnes représentations auxquelles j'ai assisté par ailleurs ) . Mais hier soir, ce fut un moment exceptionnel ! Grâce à cette troupe de jeunes ( l'Illustre Théâtre ) issus du Cours Florent et du Conservatoire National , la comédie de Molière " Les Fourberies de Scapin " renaissait.
Etait-elle morte ? bien sûr que non ! ... ...mais oser démarrer le spectacle par un rap tapageur était déjà un coup de maître, et ce ne fut pas le seul . Quelle vitalité que ces jeunes comédiens ont déployée, servis par une mise-en-scène de Tigran MEKHITARIAN que j'ose qualifier de " géniale " , preuve que modernité et intelligence savent faire bon ménage. J'avais vu Smaïn jouer le rôle/titre au Zénith , il faisait le guignol, cabotinait à souhait et les autres comédiens n'étaient là que pour le servir. Hier soir, rien de tel , tous sur scènes brûlaient d' une même passion. Le public qui s'est levé pour les ovationner ne s'y est pas trompé.
Du coup , écoutons les :
"Heureux les Fourberies de Scapin !!
Nous sommes heureux de constater que notre pièce continue d'accueillir dans ses salles une population de génération et de classes sociales différentes. Nous sommes heureux de la programmation à venir pour 2017/2018 et nous sommes confiants pour les saisons prochaines. Merci pour les messages de soutien et les coup de pouces de chaque personne qui veulent nous aider à porter toujours un peu plus loin ce projet. Nous sommes fiers de ce que nous voulons et arrivons à faire avec cet auteur, inculquer les valeurs et les principes de Molière à tous et essentiellement à la classe populaire pour remplir les salles de théâtre de plus de diversité. L'intention est bonne, la finalité n'en sera que meilleure. Collèges/Lycées nous voilà aussi "
.... et je continue... lirez-vous tout ?... par ces critiques:
* " Vous avez un petit bijou entre les mains" : Stanislas Norday, directeur du Théâtre National de Strasbourg * " La pièce est insolente, jeune, vivante, dérangeante, comme une nouvelle ère. Mise en scène avec intelligence, les acteurs savent ce qu'ils disent " : Alexandre Astier. Conclusion : un grand merci à la troupe Vice-Versa de les avoir fait venir en Béarn. Ce soir mardi: nouvelle présentation, mais c'est complet !