à Bioule, la sauce prend !

C'est un repas qui fait le bonheur des petits et des grands.
À Bioule (Tarn-et-Garonne), plusieurs fois par semaine, les personnes âgées passent leur midi avec les écoliers. Et la sauce intergénérationnelle prend. De vrais liens se sont tissés.  Pierre Castel, 92 ans, l'un des doyens du village, a même fêté son anniversaire à la cantine !
Car dans ce village,  les plus de 75 ans partagent le repas des écoliers. L'idée est née il y a cinq ans quand une nouvelle cantine a été construite au centre de la commune. Voyant passer les enfants, un papi a alors exprimé son envie de manger avec eux.

Et des années après le début de cette expérience, les sourires parlent d'eux-mêmes.

"Ils sont gentils, ils nous font des blagues", témoigne un écolier.
À table, ils partagent des petites histoires du quotidien, d'aujourd'hui ou d'hier, et chacun y va de son anecdote..pour pas trop cher : six euros le repas pour les aînés, c'est le prix coûtant. Pas de surcoût donc pour la commune. Et en trois ans, mamie Denise explique qu'elle a reçu plein de marques de tendresse.

Il est donc intéressant aujourd'hui de saluer cette formidable initiative sur laquelle j'ai vu aussi à la télé une très touchante émission.
Mais le triste, c'est que c'est présenté comme exceptionnel , voire rare( et ça l'est! ) alors que c'était déjà en mai 68 ( hé oui ! ) une des idées à laquelle nous tenions, ainsi qu'à la colocation entre anciens et étudiants ou la cohabitation dans un même immeuble de chambres pour étudiants et personnes âgées.
Inutile de préciser combien ces mixités développent l'écoute, ...l'entente, l'entraide... et luttent contre la solitude des uns comme des autres, enrichissent le quotidien et réchauffent des cœurs qui en ont bien besoin.
...Mai 68 ai-je dit ? ben oui ! .. ça fait 47 ans les amis , 47 ans où beaucoup de nos idées ont été piétinées et raillées .. et voilà où on en est ! 47 ans de régression sociale, de régression humaine, avec soudain au coin d'une petite école de village une redécouverte qui passe pour sensationnelle !
ah ! ma pôv dame, quelle époque !
... j'en pleurerais .