lundi 19 novembre 2018

5 èmes Rencontre Littéraires des Idées Mènent le Monde...à PAU . Le rideau est tombé.

Article de Jean-François Bège : 

"Qu'on salue cette fin en disant « game over » comme sur les flippers ou « acta est fabula » tel l'empereur Auguste, le rideau est tombé sur l'édition 2018 des Rencontres Littéraires « Les Idées mènent le Monde ».

 La pièce a été bien jouée jusqu'au bout par d'éminents auteurs-acteurs. La tête bouillonne en essayant de se remémorer les propos des experts venus nous aider à comprendre les évolutions de la société dont nous partageons le destin. François Bayrou, du reste, n'en démord pas. Il considère que ces Rencontres paloises sont uniques en France par la qualité des intervenants comme par la réponse toujours plus impressionnante du public. Il n'a sans doute pas tort. 35 000 participants en trois jours, qui dit mieux ? L'ultime interview au programme, celui d'Alexandre Adler par Philippe Lapousterle a été suivi par 1 100 personnes en simultané entre l'auditorium et les salles de retransmission. Philippe Lapousterle renchérit en confiant en substance que l'ambiance serait autre dans le pays si dans chaque ville de France se déroulait comme à Pau un grand rendez-vous explicatif avec des acteurs-auteurs susceptibles « d'ouvrir des fenêtres ». C'est-à-dire de montrer les aspects méconnus des problèmes de l'heure. Ceux que les difficultés du quotidien empêchent souvent de distinguer. Les Rencontres Littéraires « Les Idées mènent le Monde » apporteraient-elles un modèle susceptible d'être imité ? Après tout, le succès de cinq éditions administre une certaine force d'exemple.

Dans le refuge à la fois fort peuplé et studieux du Palais Beaumont, les jours se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Samedi fut celui des économistes, pas forcément les plus joyeux. Dimanche les philosophes, étourdissants virtuoses du verbe, nous ont bien aidé à réfléchir. Quel bonheur que de laisser Blandine Kriegel nous rendre Spinoza familier, presque contemporain comme si on le touchait !
Prenons aussi l'étonnant François-Xavier Bellamy. Interrogé - « toréé » serait un mot plus juste - par Marc Bélit, il a révélé ses talents de futur chef de file d'un parti conservateur (qu'il est en train de fonder) dans ses fonctions actuelles de Maire-adjoint de Versailles. Pour lui, on ne peut pas parler de « valeurs » à propos du « bien, du vrai et du juste » que toute politique doit rechercher. Tout simplement parce que sont des notions supérieures qui ne peuvent, comme la « valeur » d'une voiture diesel, être dépréciées ! Autrement dit, un sacré casuiste !
Côté témoins de l'histoire, tel Daniel Cordier l'an dernier, comparaissait Henri Lopes, personnalité majeure de l'Afrique post-coloniale, ancien Premier ministre du Congo, ambassadeur à l'Unesco, romancier. Un homme qui a connu presque tous les dirigeants du continent et qui plaide pour une nouvelle organisation - par régions pour commencer - des États africains. Un propos étonnant de réalisme et de lucidité ne débouchant pas sur une vision pessimiste. Une doctrine finalement peu éloignée de celle d'Alexandre Adler qui crache tout son dégoût à ceux qui font commerce de prédire des catastrophes. Ces « marchands de peur » que le grand historien assure du plus profond mépris. Tant il est vrai que réfléchir au monde à venir n'incite pas forcément à imiter les Bisounours. "

Jean-François Bège.
 

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