Voilà qu'aux actus de 13H. France 2 a eu la riche idée de présenter des musées français sans doute un peu moins connus que Le Louvre .
Titre? : " la balade des musées "
Aujourd'hui vient d'être mis en lumière le Musée d'Art et d'Industrie de ROUBAIX, appelé plus communément La Piscine.. Car de 1932 à 1934 ce fut bien une piscine, mais une piscine dans un bâtiment à l'architecture Art Déco des années 30, un vrai bijou. C'est René Gaudichon qui eut cette idée folle en 2001 inspiré peut-être par le nom de la rue où était le bâtiment : rue de l'Espérance, ça ne s'invente pas.
Ainsi a surgi un musée dans une ville à l'abandon, avec pas moins de 200.000 visiteurs par an. Désormais les sculptures remplacent les maîtres-nageurs et c'est une belle revanche sur le sort.
Petite anecdote pour sourire: comme une partie du bassin a été conservée, il y a eu un visiteur qui s'est mis en maillot de bains pour aller y nager. Bof, un homme en petite tenue au milieu des statues de nus, ça n'avait pas de quoi choquer !
En ce mois de janvier, ce sont les sculptures de Camille Claudel qui y sont mises à l'honneur
... et moi je vous ai écrit ceci pratiquement en direct-live, bon après-midi
mardi 27 janvier 2015
dimanche 25 janvier 2015
OCTOGRAPHE au Salon du Livre de NAVARRENX
...ce sera le samedi 31janvier et le dimanche 1er février 2015.
nous essaierons de vous mettre des mots à la bouche .
" Nous" ?
bien sûr les quatre auteurs du groupe OCTOGRAPHE:
Jacqueline, Danielle, Olivier et Henri
et nous pourrons vous présenter nos trois premiers romans...
et vous les dédicacer !
En marge, à ne pas rater, une belle exposition de peintures et de sculptures:
bien entendu, OCTOGRAPHE sera au vernissage
le samedi à 19 H. , pour le plaisir.
Alors, on se donne rendez-vous?
Alors, on se donne rendez-vous?
samedi 24 janvier 2015
mardi 20 janvier 2015
Catherine Pancol : ... je voudrais que ...
" Je voudrais que…
Ce soit tous les jours comme dimanche dernier.
Je voudrais que…
...
Ce soit tous les jours comme dimanche dernier.
Je voudrais que…
...
On continue à se tenir la porte dans le métro
On se lève pour donner sa place
On s'arrête pour faire un sourire
On se parle dans la queue du super marché
On file sa carte Monoprix à la dame qui en a besoin pour profiter des mini prix
On prenne le temps, on ralentisse
On donne le journal qu'on vient de lire
On arrête de râler, de klaxonner
On achète un croissant au monsieur ou à la dame assis devant la boulangerie
On dise bonjour, on dise merci !
On dise belle journée, belle année toute l'année et après, ça deviendra une habitude, on le fera sans y penser.
Je voudrais qu'on n'oublie pas ce dimanche là.
Qu'on fasse un petit truc chaque jour pour que ce soit le 11 janvier tous les jours.
C'était si bien, ça tenait chaud.
On était fiers, on était beaux.
On avait des crayons de couleur plein les yeux.
On chantait tous ensemble sans malice.
On peut continuer, ce n'est pas si difficile finalement.
Parce qu'on a recommencé à être heureux, ce dimanche là ! "
On se lève pour donner sa place
On s'arrête pour faire un sourire
On se parle dans la queue du super marché
On file sa carte Monoprix à la dame qui en a besoin pour profiter des mini prix
On prenne le temps, on ralentisse
On donne le journal qu'on vient de lire
On arrête de râler, de klaxonner
On achète un croissant au monsieur ou à la dame assis devant la boulangerie
On dise bonjour, on dise merci !
On dise belle journée, belle année toute l'année et après, ça deviendra une habitude, on le fera sans y penser.
Je voudrais qu'on n'oublie pas ce dimanche là.
Qu'on fasse un petit truc chaque jour pour que ce soit le 11 janvier tous les jours.
C'était si bien, ça tenait chaud.
On était fiers, on était beaux.
On avait des crayons de couleur plein les yeux.
On chantait tous ensemble sans malice.
On peut continuer, ce n'est pas si difficile finalement.
Parce qu'on a recommencé à être heureux, ce dimanche là ! "
texte de Catherine Pancol illustré par des oeuvres de
André Pourtales
Toutain
et david Galchut.
lundi 19 janvier 2015
NARCISSE... et quelques détournements !
Narcisse ...est un texte d'une amie, poétesse paloise, Samie Louve.
et les "détournements " d'images évoquent bien sûr ce cher Sarko ! ... rions
même s'il faut parfois bien le chercher !
" Miroir, miroir ... dis-moi qui est le plus beau !
Et le miroir déclara à l'homme posté devant lui ... c'est toi le plus beau !
Miroir, miroir, dis moi qui est le plus grand ... c'est toi, c'est toi rétorqua le miroir à l'homme posé sur son petit tabouret, talonnettes renforcées aux pieds !
Miroir, miroir ... dis-moi quel est le plus élégant ... c'est toi, toi encore toi répondit le miroir en s'adressant à celui qui rajustant son costume et son nœud coulant sur sa trachée offerte aux quatre vents, ravale sa salive de contentement !
Flatté de cette vérité profonde surgie du miroir, l'homme séduit se mira, s'observant maintes fois avec un tel encensement sur son être dépendant qu'il entrevît alors et dans son dos gesticuler son Ego ! Il se contemplait tout autant que l'homme le faisait ; comme lui il se tortillait, plus assidument encore que son corps ne le faisait ...
C'en était trop pour l'homme "terre à terrement" installé sur son marchepied. Jugeant l'intrus indigne de partager le miroir avec lui en se comparant ainsi à son estimable personne, celui-ci se saisit de l'égo qu'il cravatât aussitôt le faisant choir de ce divin perchoir où l'humain parut soudain illusoire et si dérisoire.
Moralité de l'histoire : l'homme a oublié que le plus beau cadeau qu'il pouvait se faire était d'entrevoir sa lumière, autrement dit son âme en allant à sa rencontre en face du miroir ! "
©Samie Louve ... ( à noter que ce texte date de 2010 )
et les "détournements " d'images évoquent bien sûr ce cher Sarko ! ... rions
même s'il faut parfois bien le chercher !
" Miroir, miroir ... dis-moi qui est le plus beau !
Et le miroir déclara à l'homme posté devant lui ... c'est toi le plus beau !
Miroir, miroir, dis moi qui est le plus grand ... c'est toi, c'est toi rétorqua le miroir à l'homme posé sur son petit tabouret, talonnettes renforcées aux pieds !
Miroir, miroir ... dis-moi quel est le plus élégant ... c'est toi, toi encore toi répondit le miroir en s'adressant à celui qui rajustant son costume et son nœud coulant sur sa trachée offerte aux quatre vents, ravale sa salive de contentement !
Flatté de cette vérité profonde surgie du miroir, l'homme séduit se mira, s'observant maintes fois avec un tel encensement sur son être dépendant qu'il entrevît alors et dans son dos gesticuler son Ego ! Il se contemplait tout autant que l'homme le faisait ; comme lui il se tortillait, plus assidument encore que son corps ne le faisait ...
Moralité de l'histoire : l'homme a oublié que le plus beau cadeau qu'il pouvait se faire était d'entrevoir sa lumière, autrement dit son âme en allant à sa rencontre en face du miroir ! "
©Samie Louve ... ( à noter que ce texte date de 2010 )
samedi 17 janvier 2015
Abraham Lincoln : lettre au professeur de son fils.
Une lettre D’ABRAHAM LINCOLN au professeur de son fils :
La lettre d’Abraham Lincoln (Président Américain ayant aboli l’esclavage ) au professeur de son fils :
Il aura à apprendre, je sais, que les hommes ne sont pas tous justes, ne sont pas tous sincères. Mais enseignez-lui aussi que pour chaque canaille il y a un héros; que pour chaque politicien égoïste, il y a un dirigeant dévoué…
Enseignez-lui que pour chaque ennemi il y a un ami,
Cela prendra du temps, je le sais, mais enseignez lui si vous pouvez, qu’un dollar gagné a bien plus de valeur qu’un 5 dollars trouvés
Apprenez lui à savoir prendre mais également à apprécier une victoire.
Éloignez le de l’envie, si vous pouvez, enseignez lui le secret d’un rire apaisé. Qu’il apprenne de bonne heure que les despotes sont les plus faciles à flatter…Enseignez-lui, si vous pouvez, les merveilles des livres…Mais laissez-lui un peu de temps libre pour considérer le mystère éternel des oiseaux dans le ciel, des abeilles au soleil, et des fleurs au flanc d’un coteau vert.
À l’école, enseignez-lui qu’il est bien plus honorable d’échouer que de tricher…
Apprenez-lui à avoir foi en ses propres idées, même si tout le monde lui dit qu’elles sont erronées…
Apprenez lui à être doux avec les doux, et dur avec les durs.
Essayez de donner à mon fils la force de ne pas suivre la foule quand tout le monde se laisse entraîner…
Apprenez-lui à écouter tous les hommes… mais apprenez-lui aussi à filtrer tout ce qu’il entend à travers l’écran de la vérité, et à n’en retenir que ce qui est bon.
Apprenez-lui si vous pouvez, à rire quand il est triste…
Apprenez-lui qu’il n’est aucune honte à pleurer,
Apprenez-lui à se moquer des cyniques et à prendre garde devant une douceur excessive…
Apprenez-lui à vendre ses muscles et son cerveau au plus haut prix, mais à ne jamais fixer un prix à son coeur et à son âme.
Apprenez-lui à fermer les oreilles devant la foule qui hurle et à se tenir ferme et combattre s’il pense avoir raison.
Traitez-le doucement, mais ne le dorlotez pas, parce que seule l’épreuve du feu forme un bon acier.
Qu’il ait le courage d’être impatient et la patience d’être courageux.
Apprenez-lui toujours à avoir une immense confiance en lui même, parce que dès lors, il aura une immense confiance envers l’Humanité.C’est une grande exigence, mais voyez ce que vous pouvez faire…
La lettre d’Abraham Lincoln (Président Américain ayant aboli l’esclavage ) au professeur de son fils :
Il aura à apprendre, je sais, que les hommes ne sont pas tous justes, ne sont pas tous sincères. Mais enseignez-lui aussi que pour chaque canaille il y a un héros; que pour chaque politicien égoïste, il y a un dirigeant dévoué…
Enseignez-lui que pour chaque ennemi il y a un ami,
Cela prendra du temps, je le sais, mais enseignez lui si vous pouvez, qu’un dollar gagné a bien plus de valeur qu’un 5 dollars trouvés
Apprenez lui à savoir prendre mais également à apprécier une victoire.
Éloignez le de l’envie, si vous pouvez, enseignez lui le secret d’un rire apaisé. Qu’il apprenne de bonne heure que les despotes sont les plus faciles à flatter…Enseignez-lui, si vous pouvez, les merveilles des livres…Mais laissez-lui un peu de temps libre pour considérer le mystère éternel des oiseaux dans le ciel, des abeilles au soleil, et des fleurs au flanc d’un coteau vert.
À l’école, enseignez-lui qu’il est bien plus honorable d’échouer que de tricher…
Apprenez-lui à avoir foi en ses propres idées, même si tout le monde lui dit qu’elles sont erronées…
Apprenez lui à être doux avec les doux, et dur avec les durs.
Apprenez-lui à écouter tous les hommes… mais apprenez-lui aussi à filtrer tout ce qu’il entend à travers l’écran de la vérité, et à n’en retenir que ce qui est bon.
Apprenez-lui si vous pouvez, à rire quand il est triste…
Apprenez-lui qu’il n’est aucune honte à pleurer,
Apprenez-lui à se moquer des cyniques et à prendre garde devant une douceur excessive…
Apprenez-lui à vendre ses muscles et son cerveau au plus haut prix, mais à ne jamais fixer un prix à son coeur et à son âme.
Apprenez-lui à fermer les oreilles devant la foule qui hurle et à se tenir ferme et combattre s’il pense avoir raison.
Traitez-le doucement, mais ne le dorlotez pas, parce que seule l’épreuve du feu forme un bon acier.
Qu’il ait le courage d’être impatient et la patience d’être courageux.
Apprenez-lui toujours à avoir une immense confiance en lui même, parce que dès lors, il aura une immense confiance envers l’Humanité.C’est une grande exigence, mais voyez ce que vous pouvez faire…
vendredi 16 janvier 2015
Le Clézio : " lettre à ma fille ... "
Lettre à ma fille, au lendemain du 11 janvier 2015, par JMG Le Clézio
Publié le 14 Janvier 2015 dans Le MONDE DES LIVRES
LE MONDE DES LIVRES | 14.01.2015
Tu as choisi de participer à la grande manifestation contre les attentats terroristes. Je suis heureux pour toi que tu aies pu être présente dans les rangs de tous ceux qui marchaient contre le crime et contre la violence aveugle des fanatiques. J’aurais aimé être avec toi, mais j’étais loin, et pour tout dire je me sens un peu vieux pour participer à un mouvement où il y a tant de monde. Tu es revenue enthousiasmée par la sincérité et la détermination des manifestants, beaucoup de jeunes et des moins jeunes, certains familiers de Charlie Hebdo, d’autres qui ne le connaissaient que par ouï-dire, tous indignés par la lâcheté des attentats. Tu as été touchée par la présence très digne, en tête de cortège, des familles des victimes. Emue d’apercevoir en passant un petit enfant d’origine africaine qui regardait du haut d’un balcon dont la rambarde était plus haute que lui. Je crois en effet que cela a été un moment fort dans l’histoire du peuple français tout entier, que certains intellectuels désabusés voudraient croire frileux et pessimiste, condamné à la soumission et à l’apathie. Je pense que cette journée aura fait reculer le spectre de la discorde qui menace notre société plurielle. Il fallait du courage pour marcher désarmés dans les rues de Paris et d’ailleurs, car si parfaite soit l’organisation des forces de police, le risque d’un attentat était bien réel. Tes parents ont tremblé pour toi, mais c’est toi qui avais raison de braver le danger. Et puis il y a toujours quelque chose de miraculeux dans un tel moment, qui réunit tant de gens divers, venus de tous les coins du monde, peut-être justement dans le regard de cet enfant que tu as vu à son balcon, pas plus haut que la rambarde, et qui s’en souviendra toute sa vie.
Cela s’est passé, tu en as été témoin.
Maintenant il importe de ne pas oublier. Il importe – et cela revient aux gens de ta génération, car la nôtre n’a pas su, ou n’a pas pu, empêcher les crimes racistes et les dérives sectaires – d’agir pour que le monde dans lequel tu vas continuer à vivre soit meilleur que le nôtre. C’est une entreprise très difficile, presque insurmontable. C’est une entreprise de partage et d’échange. J’entends dire qu’il s’agit d’une guerre. Sans doute, l’esprit du mal est présent partout, et il suffit d’un peu de vent pour qu’il se propage et consume tout autour de lui. Mais c’est une autre guerre dont il sera question, tu le comprends : une guerre contre l’injustice, contre l’abandon de certains jeunes, contre l’oubli tactique dans lequel on tient une partie de la population (en France, mais aussi dans le monde), en ne partageant pas avec elle les bienfaits de la culture et les chances de la réussite sociale. Trois assassins, nés et grandis en France, ont horrifié le monde par la barbarie de leur crime. Mais ils ne sont pas des barbares. Ils sont tels qu’on peut en croiser tous les jours, à chaque instant, au lycée, dans le métro, dans la vie quotidienne. A un certain point de leur vie, ils ont basculé dans la délinquance, parce qu’ils ont eu de mauvaises fréquentations, parce qu’ils ont été mis en échec à l’école, parce que la vie autour d’eux ne leur offrait rien qu’un monde fermé où ils n’avaient pas leur place, croyaient-ils. A un certain point, ils n’ont plus été maîtres de leur destin. Le premier souffle de vengeance qui passe les a embrasés, et ils ont pris pour de la religion ce qui n’était que de l’aliénation. C’est cette descente aux enfers qu’il faut arrêter, sinon cette marche collective ne sera qu’un moment, ne changera rien. Rien ne se fera sans la participation de tous. Il faut briser les ghettos, ouvrir les portes, donner à chaque habitant de ce pays sa chance, entendre sa voix, apprendre de lui autant qu’il apprend des autres. Il faut cesser de laisser se construire une étrangeté à l’intérieur de la nation. Il faut remédier à la misère des esprits pour guérir la maladie qui ronge les bases de notre société démocratique.
Je pense que c’est ce sentiment qui a dû te frapper, quand tu marchais au milieu de cette immense foule. Pendant cet instant miraculeux, les barrières des classes et des origines, les différences des croyances, les murs séparant les êtres n’existaient plus. Il n’y avait qu’un seul peuple de France, multiple et unique, divers et battant d’un même cœur. J’espère que, de ce jour, tous ceux, toutes celles qui étaient avec toi continueront de marcher dans leur tête, dans leur esprit, et qu’après eux leurs enfants et leurs petits-enfants continueront cette marche.
JMG Le Clézio est Prix Nobel de littérature
mardi 13 janvier 2015
Traité sur la Tolérance
Je dois partir, j'ai juste une petite anecdote à vite raconter .
Lorsque j'enseignais la Littérature, la plus belle matière scolaire je crois, celle qui permet par les grands auteurs , souvent du passé oui, une réflexion sur notre monde actuel et nos propres vies, j'ai rencontré un jour une opposition inhabituelle.
C'était en classe de 1ère, nous préparions les épreuves du bac, quand un élève dont je m'étais à peine aperçue qu'il était arabe ( était-ce important ? pour moi non) alors que je leur proposais d'étudier " La Guerre de Troie n'aura pas lieu " de Giraudoux, cet élève donc posa son stylo, ferma son cahier , croisa les bras et me regarda droit dans les yeux. Je venais d'expliquer que cette pièce parlait de pacifisme et évoquait la bêtise ou les malentendus trop souvent causes des conflits. Le Discours aux Morts d'Hector est à relire par tous, cette merveille iconoclaste.
" Madame, il y a des causes qui méritent qu'on tue . " .
Le choc pour moi fut rude. J'ai laissé Mezri ( ce n'était pas son vrai prénom ) faire. Il venait en cours, il me toisait calmement mais avec détermination, sans vouloir ouvrir son livre . J'ai pu parler avec lui, en dehors des cours. Il avait découvert les textes sacrés de l'islam, il côtoyait l'imam de son quartier. Deux semaines après, avant le bac, il n'est plus revenu . J'étais triste, je l'aimais bien, c'était un garçon fin et courageux , vivant dans une famille très modeste . Il n'a pas passé son bac alors qu'il était brillant. ...
Les années ont passé, on dira plus de dix ans.
Un jour que j'étais en cours étudiant un texte de Voltaire extrait du " Traité sur la Tolérance" ( voilà encore un texte qu'il faudrait lire et relire), quelqu'un a frappé, ce qui est en principe interdit. La porte s'est ouverte, je vis un grand gars en costard gris, cravate élégante, me demander s'il pouvait me parler . Dérangée dans mon cours , je lui répondis NON plus que vertement ." Monsieur , vous attendrez que mon cours soit fini" , la porte se referma doucement. Sur mes 2 heures de cours avec cette classe, il restait encore 1H30 . Quand la sonnerie retentit, je pensais l'homme parti . je me disais que ce devait être un vendeur de chez Larousse ou un truc comme ça. Il m'attendait, debout dans le couloir , il me tendit la main et me montra ce qu'il avait dans sa main : justement " Le Traité sur la Tolérance " !!!!
...mais aussi la pièce de Giraudoux.
C'était Mezri. Il souriait : " Je veux qu'on parle ".
On parla jusqu'à 22H passées ( j'avais appelé mon mari pour lui dire que je serais en retard pour le dîner ). ET il me raconta comment l'Islam l'avait happé alors qu'il cherchait une route et comment un jour, alors qu'il n'avait pas jeté ses bouquins de français, il s'y était replongé. Alors à 22ans, il avait préparé tout seul son bac et l'avait passé en candidat libre. Maintenant, il se prénommait François " Pour faire honneur à ce pays démocratique ". Il travaille désormais au Conseil Général où je l'ai retrouvé quelquefois. Il est heureux.
Il m'avait dit : " c'est grâce à vous ".Je lui avais répondu: " Non, c'est grâce à ces grands auteurs ".
Voilà. Ceci m'est revenu à la lecture d'un très beau message qu'une autre de mes anciennes élèves m'a envoyé ce matin.
Lorsque j'enseignais la Littérature, la plus belle matière scolaire je crois, celle qui permet par les grands auteurs , souvent du passé oui, une réflexion sur notre monde actuel et nos propres vies, j'ai rencontré un jour une opposition inhabituelle.
C'était en classe de 1ère, nous préparions les épreuves du bac, quand un élève dont je m'étais à peine aperçue qu'il était arabe ( était-ce important ? pour moi non) alors que je leur proposais d'étudier " La Guerre de Troie n'aura pas lieu " de Giraudoux, cet élève donc posa son stylo, ferma son cahier , croisa les bras et me regarda droit dans les yeux. Je venais d'expliquer que cette pièce parlait de pacifisme et évoquait la bêtise ou les malentendus trop souvent causes des conflits. Le Discours aux Morts d'Hector est à relire par tous, cette merveille iconoclaste.
" Madame, il y a des causes qui méritent qu'on tue . " .
Le choc pour moi fut rude. J'ai laissé Mezri ( ce n'était pas son vrai prénom ) faire. Il venait en cours, il me toisait calmement mais avec détermination, sans vouloir ouvrir son livre . J'ai pu parler avec lui, en dehors des cours. Il avait découvert les textes sacrés de l'islam, il côtoyait l'imam de son quartier. Deux semaines après, avant le bac, il n'est plus revenu . J'étais triste, je l'aimais bien, c'était un garçon fin et courageux , vivant dans une famille très modeste . Il n'a pas passé son bac alors qu'il était brillant. ...
Les années ont passé, on dira plus de dix ans.
Un jour que j'étais en cours étudiant un texte de Voltaire extrait du " Traité sur la Tolérance" ( voilà encore un texte qu'il faudrait lire et relire), quelqu'un a frappé, ce qui est en principe interdit. La porte s'est ouverte, je vis un grand gars en costard gris, cravate élégante, me demander s'il pouvait me parler . Dérangée dans mon cours , je lui répondis NON plus que vertement ." Monsieur , vous attendrez que mon cours soit fini" , la porte se referma doucement. Sur mes 2 heures de cours avec cette classe, il restait encore 1H30 . Quand la sonnerie retentit, je pensais l'homme parti . je me disais que ce devait être un vendeur de chez Larousse ou un truc comme ça. Il m'attendait, debout dans le couloir , il me tendit la main et me montra ce qu'il avait dans sa main : justement " Le Traité sur la Tolérance " !!!!
...mais aussi la pièce de Giraudoux.
C'était Mezri. Il souriait : " Je veux qu'on parle ".
On parla jusqu'à 22H passées ( j'avais appelé mon mari pour lui dire que je serais en retard pour le dîner ). ET il me raconta comment l'Islam l'avait happé alors qu'il cherchait une route et comment un jour, alors qu'il n'avait pas jeté ses bouquins de français, il s'y était replongé. Alors à 22ans, il avait préparé tout seul son bac et l'avait passé en candidat libre. Maintenant, il se prénommait François " Pour faire honneur à ce pays démocratique ". Il travaille désormais au Conseil Général où je l'ai retrouvé quelquefois. Il est heureux.
Il m'avait dit : " c'est grâce à vous ".Je lui avais répondu: " Non, c'est grâce à ces grands auteurs ".
Voilà. Ceci m'est revenu à la lecture d'un très beau message qu'une autre de mes anciennes élèves m'a envoyé ce matin.
dimanche 11 janvier 2015
jeudi 8 janvier 2015
MANO SOLO , le fils de CABU - Je suis venu vous voir
"... Je suis venu vous voir avant d'partir, croyez pas que j'vous abandonne ...
je suis mort mais rien n'est fini
mes amis ne pleurez pas, le combat continue sans moi ..." chantait-il.
je suis mort mais rien n'est fini
mes amis ne pleurez pas, le combat continue sans moi ..." chantait-il.
CAVANNA : " Lettre ouverte aux culs-bénits"... 20 ans déjà
Ecrivain, dessinateur et journaliste trouble fête, François Cavanna fut la figure de proue d’une génération et d’un journalisme provocateur, subversif et irrévérencieux, de Hara Kiri à Charlie Hebdo.
Cette "lettre ouverte aux culs-bénits" que je vous propose, publiée il y a 20 ans n’a pas pris une ride, hélas !
".Lecteur, avant tout, je te dois un aveu. Le titre de ce livre est un attrape-couillon. Cette « lettre ouverte » ne s’adresse pas aux culs-bénits. […]
Les culs-bénits sont imperméables, inoxydables, inexpugnables, murés une fois pour toutes dans ce qu’il est convenu d’appeler leur « foi ». Arguments ou sarcasmes, rien ne les atteint, ils ont rencontré Dieu, il l’ont touché du doigt. Amen. Jetons-les aux lions, ils aiment ça.
Ce n’est donc pas à eux, brebis bêlantes ou sombres fanatiques, que je m’adresse ici, mais bien à vous, mes chers mécréants, si dénigrés, si méprisés en cette merdeuse fin de siècle où le groin de l’imbécillité triomphante envahit tout, où la curaille universelle, quelle que soit sa couleur, quels que soient les salamalecs de son rituel, revient en force partout dans le monde. […]
O vous, les mécréants, les athées, les impies, les libres penseurs, vous les sceptiques sereins qu’écœure l’épaisse ragougnasse de toutes les prêtrailles, vous qui n’avez besoin ni de petit Jésus, ni de père Noël, ni d’Allah au blanc turban, ni de Yahvé au noir sourcil, ni de dalaï-lama si touchant dans son torchon jaune, ni de grotte de Lourdes, ni de messe en rock, vous qui ricanez de l’astrologie crapuleuse comme des sectes « fraternellement » esclavagistes, vous qui savez que le progrès peut exister, qu’il est dans l’usage de notre raison et nulle part ailleurs, vous, mes frères en incroyance fertile, ne soyez pas aussi discrets, aussi timides, aussi résignés !
Ne soyez pas là, bras ballants, navrés mais sans ressort, à contempler la hideuse résurrection des monstres du vieux marécage qu’on avait bien cru en train de crever de leur belle mort.
Vous qui savez que la question de l’existence d’un dieu et celle de notre raison d’être ici-bas ne sont que les reflets de notre peur de mourir, du refus de notre insignifiance, et ne peuvent susciter que des réponses illusoires, tour à tour consolatrices et terrifiantes,
Vous qui n’admettez pas que des gourous tiarés ou enturbannés imposent leurs conceptions délirantes et, dès qu’ils le peuvent, leur intransigeance tyrannique à des foules fanatisées ou résignées,
Vous qui voyez la laïcité et donc la démocratie reculer d’année en année, victimes tout autant de l’indifférence des foules que du dynamisme conquérant des culs-bénits, […]
À l’heure où fleurit l’obscurantisme né de l’insuffisance ou de la timidité de l’école publique, empêtrée dans une conception trop timorée de la laïcité,
Sachons au moins nous reconnaître entre nous, ne nous laissons pas submerger, écrivons, « causons dans le poste », éduquons nos gosses, saisissons toutes les occasions de sauver de la bêtise et du conformisme ceux qui peuvent être sauvés ! […]
Simplement, en cette veille d’un siècle que les ressasseurs de mots d’auteur pour salons et vernissages se plaisent à prédire « mystique », je m’adresse à vous, incroyants, et surtout à vous, enfants d’incroyants élevés à l’écart de ces mômeries et qui ne soupçonnez pas ce que peuvent être le frisson religieux, la tentation de la réponse automatique à tout, le délicieux abandon du doute inconfortable pour la certitude assénée, et, par-dessus tout, le rassurant conformisme. Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent. […]
Un climat d'intolérance, de fanatisme, de dictature théocratique s'installe et fait tache d'huile. L'intégrisme musulman a donné le « la », mais d'autres extrémismes religieux piaffent et brûlent de suivre son exemple. Demain, catholiques, orthodoxes et autres variétés chrétiennes instaureront la terreur pieuse partout où ils dominent. Les Juifs en feront autant en Israël.
mercredi 7 janvier 2015
TRISTESSE ... Chopin Etude op.10 no.3
Tristesse... en ce mercredi 7 janvier 2015.
Van Gogh, Munch et Goya.
et surtout...regardez ce qu'avait déclaré CHARB en 2012:
Charb : je n ai pas peur des représailles. Je n'ai pas de femme pas de gosses pas de voiture pas de crédit.
Ça fait peut être pompeux de dire ça Mais je préfère mourir debout que vivre à genoux.
Ça fait peut être pompeux de dire ça Mais je préfère mourir debout que vivre à genoux.
mardi 6 janvier 2015
HOUELLEBECQ aux infos de France 2... SOUMISSION sort demain.
Je viens d'écouter à l'instant Michel HOUELLEBECQ au journal de 20H de France2.
Quatre ans après son Goncourt ( que j'avais aimé ), un nouveau roman, qui a déjà beaucoup fait beaucoup parler de lui, sort demain mercredi 7 janvier 2015, c'est " SOUMISSION ".
Cherche-t-il la polémique?
-"Non, j'écris ce que je veux, je ne fais pas d'effort pour l'éviter.
- C'est votre vision de l'avenir? demande le journaliste....
Il ne sait pas vraiment : - C'est une possibilité."
Son style amusant et déroutant, souvent détaché, est là pour nous perdre, c'est vrai.
Le journaliste essaie de savoir si Houellebecq s'implique vraiment, si ses personnages lui ressemblent... il ne sait pas trop, patauge un peu : " J'ai l'impression que les politiques ne sont pas des gens comme nous. Je décris avant tout un ambitieux"
- Mais approuvez-vous votre héros qui se convertit à l'Islam?
-Je ne sais pas ... ni l'un ni l'autre, je ne sais même plus, c'est un roman. Le héros choisit l'Islam parce que ce sera plus confortable pour lui: il pourra continuer son métier . IL adhère à ce qui est dominant, c'est moins fatigant que la lutte "
Là, je perçois ses intentions, cette mollesse qui fait que les moutons suivent. Est-ce cela qu'il dénonce ? ... ou pas ? ... avec lui, allez savoir! lui qui n'a pas l'air de le savoir lui-même.
A la question sur les réactions des lecteurs qui ne manqueront pas et dans tous les azimuts ( !)..il répond avec ce flegme, ou cette fatigue ? qui le caractérise :
" Les gens qui me lisent pensent ce qu'ils veulent "
FIN de l'interview.
Comme souvent, on est perplexe. Cependant je suis de celles qui aiment ce flou "artistique".
Il laissera se déchaîner les tempêtes et il continuera de traverser sa vie avec un ennui apparent, semblant se demander encore et encore ce qu'il fait là .
Je n'arrive pas à le détester.
J'attends de lire SOUMISSION avant de suivre la horde hurlante et pleine de bave ou ... de le défendre. On verra, il faudra d'abord le lire.
lundi 5 janvier 2015
Pense à moi...
Les cloches du soir - Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
Quand les cloches du soir, dans leur lente volée
Feront descendre l'heure au fond de la vallée,
Si tu n'as pas d'amis ni d'amours près de toi,
Pense à moi ! Pense à moi !
Car les cloches du soir avec leur voix sonore
A ton coeur solitaire iront parler encore,
Et l'air fera vibrer ces mots autour de toi :
Aime moi ! Aime moi !
Si les cloches du soir éveillent les alarmes,
Demande au temps ému qui passe entre nos larmes,
Le temps dira toujours qu'il n'a trouvé que toi
Près de moi !
Quand les cloches du soir, si tristes dans l'absence,
Tinteront sur mon coeur ivre de ta présence,
Ah ! c'est le chant du ciel qui sonnera pour toi !
Pour toi et pour moi !
Quand les cloches du soir, qui bourdonne et qui pleure,
Ira parler de mort au seuil de ta demeure,
Songe qu'il reste encore une âme près de toi :
Pense à moi ! pense à moi
...et une toile de Bernard COIGNARD.
Feront descendre l'heure au fond de la vallée,
Si tu n'as pas d'amis ni d'amours près de toi,
Pense à moi ! Pense à moi !
Car les cloches du soir avec leur voix sonore
A ton coeur solitaire iront parler encore,
Et l'air fera vibrer ces mots autour de toi :
Aime moi ! Aime moi !
Si les cloches du soir éveillent les alarmes,
Demande au temps ému qui passe entre nos larmes,
Le temps dira toujours qu'il n'a trouvé que toi
Près de moi !
Quand les cloches du soir, si tristes dans l'absence,
Tinteront sur mon coeur ivre de ta présence,
Ah ! c'est le chant du ciel qui sonnera pour toi !
Pour toi et pour moi !
Quand les cloches du soir, qui bourdonne et qui pleure,
Ira parler de mort au seuil de ta demeure,
Songe qu'il reste encore une âme près de toi :
Pense à moi ! pense à moi
...et une toile de Bernard COIGNARD.
jeudi 1 janvier 2015
Que 2015 explose pour vous de mille couleurs !
"A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,...
"A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,...
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !"
Arthur RIMBAUD, poème VOYELLES.
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !"
Arthur RIMBAUD, poème VOYELLES.
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