Comme :
-C'est à voir
-J'étais pas né
-C'est presque de mauvais goût
-Les mots sont dérisoires
-Quand on est dedans, elle est bonne
-Vous n'avez aucun nouveau message
-C'est moi !
-La maison n'accepte plus les chèques
-Tout d'abord, bonjour!
etc....
Bien sûr, j'aime bien , dans la liste des précautions oratoires, cette crainte d'une pensée réactionnaire, surtout quand on s'adresse à nos ados! Précaution inutile car, de toutes façons, "On passera pour un vieux con " ! Et, pire, on a mis nous-même le doigt dessus !
Mais j'aime surtout le:
-Vous n'avez aucun message.
... !
Oh non ! pas la voix si froide et indifférente de cet horrible répondeur, mais l'analyse que PH.Delerm en fait:
VOUS N'AVEZ AUCUN NOUVEAU MESSAGE.
" Le téléphone cellulaire a changé notre façon d'attendre et de nous inquiéter. Il a bouleversé la poésie des gares, transformé l'essence des quais où nous ne connaissons plus cette bouffée de recherche anxiogène, à la descente des voyageurs, à peu près certains que si celui, celle que nous espérons avait eu un problème, nous en aurions été avertis.
Mais la technologie n'a que le pouvoir de transposer les gammes de l'émotivité, pas celui de les éradiquer.désormais, c'est sur le silence du téléphone portable que s'est cristallisée la douleur d'espérer, quand quelqu'un ou ce que nous attendons qu'il nous dise nous manque.
Pas de sonnerie familière, aucun signe sur l'écran vide. et comme il nous faut toujours des mots pour confirmer nos états d'âme, le tapotage fébrile du 888 nous apporte bientôt la neutralité crispante de cette voix féminine: " Vous n'avez aucun nouveau message. "
Il nous faut un peu de mauvaise foi pour trouver que cette formulation est particulièrement cruelle. En quoi la présence de messages envahissants qui ne seraient pas celui que nous attendons nous mettrait-elle du baume au coeur ?
Pourtant, la formulation négative de la phrase, et surtout la succession des trois mots AUCUN-NOUVEAU-MESSAGE est plus que glaciale. Elle semble dépasser son apparente objectivité, et manifester dans son excès de retenue une volonté sournoise de nous faire souffrir.
MESSAGE. Le mot est fort, porteur d'une humanité presque romantique.
L'absence de message renvoie par contraste à la sécheresse clinique de notre situation expectante.
NOUVEAU. Oui, c'est du nouveau que nous attendons, du nouveau que nous voulons expurger de cette boîte diabolique qui nous jette impudemment aux oreilles son refus de créer un autre présent, la seule chose que nous attendons d'elle.
Et puis AUCUN, surtout. Aucun nouveau message. Pas la moindre petite miette de communication qui daignerait glisser vers votre misérable personne. A quoi bon vous acharner ? Vous n'êtes pas plus fort que le silence, et puisque vous tenez à ce qu'on vous le dise avec des mots, vous n'avez aucun nouveau message ".
Et, autre expression sur laquelle se penche l'auteur:
- C'est peut-être mieux comme ça !
Au fait, avec ce téléphone, je vais passer pour un vieux con, non ?
si !
RépondreSupprimerBisous
C'est quoi un téléphone?
RépondreSupprimerj'ai lu ce bouquin et j'aime bien aussi cette expression : " je vais relire Proust " !
RépondreSupprimerRELIRE est intéressant, n'est-ce pas madame la prof ?
RELIRE est une façon élégante de s'en sortir.
Ces bouquins de Delerme, on les croit très faciles à écrire , je me disais même que c'était un feignant!
mais l'économie en littérature n'est pas aisée.
Tu disais: pelez l'orange ! enlevez tout ce qui ne sert pas .
Delerme le fait fort bien.
bises, Franck
Je viens d'aller me balader sur ton blog ( toujours d'aussi bonne qualité ! )
RépondreSupprimerje me demandais comment tu allais
je rentre le 21 et ça me tarde, on pourrait faire des tucs sympas.
Ton blog m'a donné envie d'écrire
je t'envoie par là même mon texte
De gros bisous
ta Léa
oh comme il a raison ! et on va écouter vintg fois par jour pour qu'il nous rabache que personne ne pense à vous !
RépondreSupprimerbises, moi je pense à toi
claudia