dimanche 4 mars 2018

" Petit Eloge de la Nuit" au ZENITH de PAU

Encore une fois, par où commencer ?
l'essentiel bien sûr, à savoir que c'est une " pièce " - quoique ce terme soit déjà à revoir -
donc une " pièce" d' Ingrid Astier, jouée par Pierre Richard dans une mise-en-scène de Gérard Garutti ,
et que c'était joué dans la grande salle du Zénith. 
"- Alors ?  ça t'a plu comment ? " m'a demandé mon fils qui m'avait offert la place 
- Ben, pas mal .
- Quoi! ça t'a beaucoup plus ? moyen ou pas du tout?
-Heu, disons moyen. "
Voilà, c'était lâché, pas à sauter au plafond, pas nul non plus... moyen.
Déjà se demander si une pièce de théâtre a vraiment sa place dans une salle aussi grande et si banale , se demander si une pièce de théâtre n'aime pas mieux se lover dans de petits endroits pleins de charme . Du coup, l'acteur qui heureusement bénéficiait du facteur sympathie, parlait dans un micro et la façon de porter la voix ne pouvait pas être la même , beaucoup moins théâtrale justement ...et le contact avec le public , si primordial , ne pouvait pas réellement s'établir. On l'aime bien Pierre Richard , on aime bien sa silhouette vive de Pierrot lunaire , mais , et pourtant je n'étais qu'au 4 ème rang , sa silhouette me semblait petite, je ne voyais pas les expressions de son visage ni ses grands yeux bleus  candides... alors je m'imagine ceux qui étaient tout en haut !  
Heureusement, la mise-en-scène inventive corrigeait quelques-uns de ces inconvénients à l'aide de grands panneaux où étaient projetées des images poétiques, comme par exemple une danseuse en mouvements, de beaux paysages, voire l'acteur lui-même marchant dans une lande ou sommeillant dans un lit posé sur l'eau, ou son beau visage et ses cheveux blancs battus par quelque vent fripon, le tout ponctué par de belles musiques. 


Des lasers aussi distribuaient des milliers d'étoiles sur un fond bleu-marine car, on y vient, le thème était bien: LA NUIT.
Et voilà un autre HIC : je ne veux pas juger l'ouvrage d'Ingrid Astier qui a servi de base à ce montage puisque je ne l'ai pas lu.
Mais voilà, c'est" un montage de textes" sur le thème de la nuit, un truc que nous les profs de Lettres connaissons presque trop puisque les élèves doivent présenter au bac des œuvres complètes et des suites de texte autour d'un thème. Imaginez-vous donc que celui de la nuit, aussi poétique et richissime soit-il, est pour nous d'une grande banalité. 
Voilà, c'est donc à un " montage scolaire" que j'ai assisté et je me suis amusée à en reconnaître les auteurs : Edgar Poe, Baudelaire, Maupassant, Desnos, Neruda, Miller, Michaux, Kundera...j'étais heureuse car non seulement j'en reconnaissais les auteurs mais j'en reconnaissais les titres: le Corbeau, A la faveur de la nuit, le Horla, Nuit tubéreuse etc...et j'étais fière car, comme à aucun moment les noms des textes prestigieux n'étaient évoqués, je m' y retrouvais ! ... euh, mes voisins beaucoup moins, assez perdus semble-t-il ... " c'est décousu" a dit l'un d'eux  . Et j'en déduisais que les textes que je ne connaissais pas étaient d'Ingrid Astier. Je ne dirai rien de leur qualité, disons que les autres éclataient de beauté.
Me voilà , bien prétentieusement, entrain de rajouter qu'en cours nous nous attardions aussi, toujours sur ce thème, sur des textes de Victor Hugo, d'Appolinaire, d'Ana de Noailles et que... certains m'ont manqué. 
Ce sympathique Pierre Richard a fait ce qu'il a pu mais laisser un seul comédien déclamer tous ces textes devenait un peu monotone. Je rêvais d'entendre à chaque fois des voix différentes, des interprétations variées . Là j'ai vu un bel acteur appliqué à qui on donnait la mention " Bien " parce que ce n'était pas si mal et qu'il était plein de bonne volonté... tiens, encore comme à l'école ! 
En conclusion, de tels spectacles ne peuvent que nous faire aimer nos petites troupes d'amateurs qui n'ont pas à rougir de la comparaison. Au cours de la représentation , je me suis même mise à rêver d'un acteur des Mutins ou d'une actrice de Vice-Versa disant tel ou tel texte .
Méchante la dame que je suis , je le sais et j'en ai de la peine. En fait, je n'aurais pas dû y aller avec mon costume de prof... " pour qui tu te prends ? " m'a dit un jour une amie qui n'est plus mon amie ... pour un prof, hélas sans doute,  mais comment m'en débarrasser?
... Bref, je vous ai bien aimé, MONSIEUR Pierre Richard 
et je compte  me procurer le bouquin d'où a été tiré ce spectacle poétique car la critique en dit le plus grand bien.     




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