vendredi 11 novembre 2016

REPARER les VIVANTS...

" Pas les yeux... s'il vous plaît ne lui prenez pas les yeux!
- Nous ne lui toucherons pas les yeux, on vous le promet.
- Alors...c'est d'accord ".




 Comment parler de ce film " REPARER les VIVANTS ", vibrant plaidoyer pour les transplantations d'organes ?
Comme dab, comme ça vient ...un peu en vrac....

Un film auquel j'ai trouvé un double visage , à la fois organique et sentimental.
Organique comme tous ces plans serrés sur le travail des chirurgiens, filmé comme au scalpel , minutieusement , le coeur organique.
Sentimental comme ce coeur dont on dit qu'il est le siège des affects, de l'amour... le coeur des passions, du lyrisme, de l'onirique.
Les deux cohabitent, s'imbriquent, la dureté du quotidien , de la maladie, de la mort...et la beauté de la jeunesse, de la vie, de l'espoir.


 



 


 Les deux l'emporteront : grand moment que ce coeur qu'on voit battre à nouveau dans le corps d'un autre, le coeur de Simon, 17 ans, dans le corps de Claire, 40 ans. La dernière image est celle de cette jeune femme réouvrant les yeux... ceux-ci brillent à nouveau de cette lumière qu'is avaient perdue.





 A noter que le monde hospitalier est vu sous ces deux aspects: ces hommes et ces femmes exercent un métier sérieux, où aucune erreur n'est permise... mais on les voit aussi vibrer, souffrir, on les découvre dans l'empathie.




 ... Thomas ! ah Thomas ! le rôle que je préfère, ce jeune chirurgien du centre de transpantation joué à merveille par Tahar Rahim ( découvert dans le film de Jacques Audiard " le Prophète" ) ... avec cet instant qui vous attache direct au siège : ce moment où le coeur va être prélevé, sur cet ado pourtant en mort cérébrale... Thomas demande quelques minutes, il soulève le drap, mets des écouteurs aux oreilles de Simon , c'est le son de l'Océan , le chant des vagues, de ces spots où l'adolescents aimait surfer. "C'est Juliette qui l'a choisi" murmure Thomas. ...Juliette, la lumineuse amoureuse .





 ... et cette scène où la route , au moment de l'accident, devient Océan et où les vagues, poétiquement les engloutissent.
Je commence à me perdre, j'en dis trop et pourtant pas assez .



 j'aurais dû parler plus de tous les acteurs, plus touchants et vrais les uns que les autres, j'aurais dû dire que j'ai été éblouie par la beauté et le talent d'Alice Taglioni, j'aurais dû ajouter que je me demande comment ces hommes et ces femmes dans les hôpitaux peuvent arriver à exercer de tels métiers, je les admire vraiment...

J'aurais dû citer le nom de la réalisatrice: Katell Quillevéré, et rappeler que le scenario était tiré du roman de Maylis Kerangal paru en 2014...


...mais je m'arrête , pas certaine en plus que vous m'aurez lue jusque là.
Pas grave... c'est ma formule préférée.

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