lundi 1 août 2011

Aller sur le terrain !

A cette heure où l’ACTU nous montre tout un tas d‘hommes politiques  ( excusez pour le « tas » ) qui  se font un devoir d’aller sur le terrain , à cette heure où toute personne en responsabilité se soit d’y aller , sur ce terrain ….je me suis amusée à chercher d’où venait l’expression.

Car ils et elles y vont !   ils le consultent, l’écoutent, le tâtent, l’auscultent … tout cela fait partie des devoirs de tout décideur , justement avant de décider , paraît-il .  Ils ont des secrétaires, attachés à leurs pas , qui prennent même des notes .
Aller sur le terrain, c’est montrer quelques instants qu’on peut quitter les lambris , les dossiers, les ors, les calmes bureaux sur le jardin, le bling-bling . C’est quitter la lune pour la terre , les tendres nuages pour les sols raboteux, les queue-de-pie pour le bleu de travail . C’est s’éloigner des douces chimères, des rêves optimistes , des plans mirifiques , pour les âpres réalités .

Heureux  ainsi qui comme Ulysse a fait le dur voyage ,en hélicoptère, et puis est retourné plein d’usage et raison , éclairé , converti , de fou enfin devenu sage !
Toucher le sol est un peu rude mais c’est paisible et rassurant , sauf au Salon de l’Agriculture ,  mais on passera l’événement sous silence . Point de  «  casse toi pauvre con ! «   ici.    On va donc voir une heure ou deux les bouseux du Quercy , l’instituteur d’une classe unique de Beyrie en Béarn ou un groupe de chanteurs corses au fin fond d’un maquis ensoleillé ; on va écouter, recueillir les doléances et même accepter les suggestions, on va sentir palpiter la vraie vie , la vraie France , deviner les difficultés que taisent les rapports officiels , déchirer le voile de trop de silences, de trop de réticences . On va se rapprocher de la ménagère de moins de 50 ans  ( au-delà, ça craint ! )  et on n’oubliera pas de se faire photographier tout sourire dehors . Certains même iront jusqu’à tâter le cul des blondes d’Aquitaine ( ce sont des vaches ) . Aller sur le terrain , c’est palpitant et ça plaît au péquenaud qui se croit écouté .

Mais , aller sur le terrain, au sens antérieur de cette expression à succès, c’était, en vérité, bien plus risqué, bien plus aventureux !  car c’était : ALLER SE BATTRE EN DUEL !  c’était croiser le fer ou échanger de vraies balles , faire couler le sang, voire y laisser sa peau, sur ce fichu  terrain !
Alors en vérité, en ces temps dramatiques d’insécurité, l’évolution du sens de l’expression a quelque chose de consolant, au moins pour nos hommes politiques .   Ouf ! ça fait vraiment du bien de l’avoir découvert.

Il y a cependant des terrains étrangers où il aurait mieux valu de ne pas mettre les pieds, surtout dans un SOFITEL .

3 commentaires:

  1. Les Français (Françaises) ne sont jamais content !
    Ils reprochent aux politiques de rester dans leur Tour d'Ivoire.
    Que faut-il faire ? Passez leurs vacances en tongs au camping des flots bleus, se balader seul le dimanche à la fête à Neuneu, faire la queue au ciné de quartier.
    Même les candidats à de prétendue primaires vont "sur le terrain".
    Henri5

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  2. à Henri 5:
    trés cher henri, c'était juste pour m'amuser avc l'expression ! pas un brin d'analyse réellement politique sur ce coup là . mais si les hommes politiques ont besoin d'aller sur le terrain, c'est qu'ils n'y sont pas ... ou plus ... !
    bizz et belles vacances en lectures .
    Danielle

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  3. Aller sur le terrain c'est enfiler les bottes de sept lieues pour faire semblant de s'enfoncer dans la glèbe des bouseux et en réalité de les survoler en ricanant!

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