Hé oui ! chers amis ,
par ces belles journées océanes où le soleil se cache un peu sous quelques capricieux nuages , mais où tout reste caniculaire ... sous le ventilateur du salon ( un peu bruyant ! ) plongée dans la pénombre , mais presque collée au canapé de cuir vert ,
j’ai attaqué HOUELLEBECQ … « La carte et le territoire » ,
roman paru en Novembre 2010 et prix GONCOURT 2011 .
Je dois dire humblement que je n’avais encore rien lu de lui , tant les polémiques m’en avaient tenue à l’écart.
Et , deuxième aveu , j’aime !!!
Outre son humour à l’emporte-pièce , ses formules ramassées , ses portraits taillés à la serpette dans le buis , j’apprécie vraiment son style , sa façon de traiter la chronologie comme les pièces d’un puzzle , bref , je découvre cet auteur qu’on a accusé de bien des maux, et ….
Oui , je l’aime .
Certes, il paraît que ce bouquin-là est édulcoré par rapport à ceux qui ont fait scandale et que Houellebecq se serait assagi, d’où le Goncourt. Peu importe , je me régale car la « patte » de l’auteur demeure .
Et je partage ses jugements sur les choses et les êtres , comme cette analyse sur les peintres que je trouve exceptionnelle , claire et synthétique à souhait . Quelle vision !
« La question de la beauté est secondaire en peinture, les grands peintres du passé étaient considérés comme tels lorsqu’ils avaient développé du monde une vision à la fois cohérente et innovante ; ce qui signifie qu’ils peignaient toujours de la même manière , qu’ils utilisaient toujours la même méthode , les mêmes modes opératoires pour transformer les objets du monde en objets picturaux ; et que cette manière , qui leur était propre ,n’avait jamais été employée auparavant . Ils étaient encore davantage estimés en tant que peintres lorsque leur vision du monde paraissait exhaustive , semblait pouvoir s’appliquer à tous les objets et toutes les situations existants ou imaginables. Telle était la vision classique de la peinture » .
…celle à laquelle on initie toujours nos jeunes pendant leurs études secondaires , avec en sus le concept de « figuration » , et qui reste en gros celle du grand public.
En plus , je reconnais que j’aime ce roman parce que le personnage principal est un peintre , que j’y vois Roland, et que j’y retrouve ses incertitudes et ses questionnements…. Ses ahurissements aussi devant le jargon et la prétention des critiques picturaux qui , sous couvert de parler d’une œuvre, étalent leur propre culture, laissant le peintre estomaqué devant ces discours , même quand ils sont dithyrambiques.
Sous la plume de Houellebecq, ce serait à mourir de rire , si en fait ce n’était pas aussi pathétique .
ET puis , Jed, le héro, a fait les Beaux Arts de Paris dont il est sorti diplômé , comme Roland .
Alors …. Le cœur bat plus vite et les souvenirs remontent , et mes pensées s’enlisent dans les yeux roux de cet homme fin à la chevelure doucement bouclée , aux belles mains , qui est le père de mes enfants et est parti trop tôt voir si dans les étoiles on aimait ce qu’il peignait et ce qu’il sculptait .
Alors vous aurez compris que je risque de vous reparler de cet auteur et de ce livre dont je ne suis qu’à la page 150 !... sans doute vous faudra-t-il beaucoup de patience .
...surtout quand j'évoquerai ses "emprunts" à WIKIKPEDIA...qui m'ont beaucoup amusée.
En attendant , quelques huiles de Roland , dans ce message .