mercredi 28 décembre 2016
mardi 27 décembre 2016
Le Vieil Homme et la Mer ... par Alexander PETROV
... et puis ce cadeau de fin d'année pour tous mes amis :
"Le vieil Homme et la Mer " d'après Ernest HEMINGWAY ...
par Alexander PETROV, grand dessinateur russe qui anime un atelier où les étudiants apprennent à concocter des dessins-animés.
pour cette fin d'année, KDO: Pierre Repp : les fables de la Fontaine
un peu de culture ne fait jamais de mal, n'estce pas ?
dimanche 25 décembre 2016
samedi 24 décembre 2016
Victor HUGO : conserve en ton coeur... NOËL
"Aimons toujours ! Aimons encore !
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore, ...
L'amour c'est l'hymne de la nuit.
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore, ...
L'amour c'est l'hymne de la nuit.
Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable : Aimons !
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable : Aimons !
L'amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c'est le bonheur !
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c'est le bonheur !
Aime ! qu'on les loue ou les blâme,
Toujours les grand coeurs aimeront :
Joins cette jeunesse de l'âme
A la jeunesse de ton front !
Toujours les grand coeurs aimeront :
Joins cette jeunesse de l'âme
A la jeunesse de ton front !
Aime, afin de charmer tes heures !
Afin qu'on voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !
Afin qu'on voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !
Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour !
Soyons le miroir et l'image !
Soyons la fleur et le parfum !
Les amants, qui, seuls sous l'ombrage,
Se sentent deux et ne sont qu'un !
Soyons la fleur et le parfum !
Les amants, qui, seuls sous l'ombrage,
Se sentent deux et ne sont qu'un !
Les poètes cherchent les belles.
La femme, ange aux chastes faveurs,
Aime à rafraîchir sous ses ailes
Ces grand fronts brûlants et rêveurs.
La femme, ange aux chastes faveurs,
Aime à rafraîchir sous ses ailes
Ces grand fronts brûlants et rêveurs.
Venez à nous, beautés touchantes !
Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !
Ange ! viens à moi quand tu chantes,
Et, quand tu pleures, viens à moi !
Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !
Ange ! viens à moi quand tu chantes,
Et, quand tu pleures, viens à moi !
Nous seuls comprenons vos extases.
Car notre esprit n'est point moqueur ;
Car les poètes sont les vases
Où les femmes versent leur coeurs.
Car notre esprit n'est point moqueur ;
Car les poètes sont les vases
Où les femmes versent leur coeurs.
Moi qui ne cherche dans ce monde
Que la seule réalité,
Moi qui laisse fuir comme l'onde
Tout ce qui n'est que vanité,
Que la seule réalité,
Moi qui laisse fuir comme l'onde
Tout ce qui n'est que vanité,
Je préfère aux biens dont s'enivre
L'orgueil du soldat ou du roi,
L'ombre que tu fais sur mon livre
Quand ton front se penche sur moi.
L'orgueil du soldat ou du roi,
L'ombre que tu fais sur mon livre
Quand ton front se penche sur moi.
Toute ambition allumée
Dans notre esprit, brasier subtil,
Tombe en cendre ou vole en fumée,
Et l'on se dit : " Qu'en reste-t-il ? "
Dans notre esprit, brasier subtil,
Tombe en cendre ou vole en fumée,
Et l'on se dit : " Qu'en reste-t-il ? "
Tout plaisir, fleur à peine éclose
Dans notre avril sombre et terni,
S'effeuille et meurt, lis, myrte ou rose,
Et l'on se dit : " C'est donc fini ! "
Dans notre avril sombre et terni,
S'effeuille et meurt, lis, myrte ou rose,
Et l'on se dit : " C'est donc fini ! "
L'amour seul reste. Ô noble femme
Si tu veux dans ce vil séjour,
Garder ta foi, garder ton âme,
Garder ton Dieu, garde l'amour !
Si tu veux dans ce vil séjour,
Garder ta foi, garder ton âme,
Garder ton Dieu, garde l'amour !
Conserve en ton coeur, sans rien craindre,
Dusses-tu pleurer et souffrir,
La flamme qui ne peut s'éteindre
Et la fleur qui ne peut mourir !"
Dusses-tu pleurer et souffrir,
La flamme qui ne peut s'éteindre
Et la fleur qui ne peut mourir !"
(Victor Hugo.)
Delphine Blais
amis chasseurs: comment monter à sa palombière ?
JOYEUX NOËL... mais laissez un peu les animaux tranquilles !
vendredi 23 décembre 2016
Jules BRETON & Maurice UTRILLO : Beaux Soirs d'Hiver
Plus poétique ce KDO d'un poème de Jules BRETON :
" Beau soir d’hiver " ...et, pour l'illustrer, Maurice UTRILLO
"La neige – le pays en est tout recouvert –
Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,...
Et, du fond des remous, à l’horizon désert,
Par des vibrations d’azur tendre et d’or vert,
Dans l’éblouissement, la pleine lune émerge.
A l’Occident s’endort le radieux soleil,
Dans l’espace allumant les derniers feux qu’il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.
Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l’arrose.
L’ombre de ses replis a des pâleurs d’iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose."
Jules Breton, 1883, "
" Beau soir d’hiver " ...et, pour l'illustrer, Maurice UTRILLO
"La neige – le pays en est tout recouvert –
Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,...
Et, du fond des remous, à l’horizon désert,
Par des vibrations d’azur tendre et d’or vert,
Dans l’éblouissement, la pleine lune émerge.
A l’Occident s’endort le radieux soleil,
Dans l’espace allumant les derniers feux qu’il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.
Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l’arrose.
L’ombre de ses replis a des pâleurs d’iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose."
Jules Breton, 1883, "
JOYEUX NOËL !
Ah ! quand-même ... on y arrive ... JOYEUX NOËL !
Alors, au pied du sapin et tout près de la cheminée qui flamboie, fraternité, sourires, tendresse, bisous... pour nos plus petits mais entre nous aussi.
Et puis un souhait... pourvu qu'il gèle ! .... car "Givre à Noël, cent écus dans votre escarcelle."
mardi 20 décembre 2016
MIX & REMIX
Encore un dessinateur qui nous a quittés !
c'est Philippe Becquelin, dessinateur suisse, alias MIX&REMIX, qui a débuté sa carrière dans la bande dessinée puis a poursuivi dans le dessin de presse .
Il publiait un dessin par jour qui collait au plus près à l'actu et avait participé plusieurs fois au f'estival d'Angoulème.
Il s’est éteint hier à l’âge de 58 ans, après, comme on dit, s’être courageusement battu contre un cancer du pancréas.
Oui je sais , Michèle Morgan aussi ... mais déjà on parle beaucoup plus d'elle, alors c'était mon petit hommage au dessinateur.
c'est Philippe Becquelin, dessinateur suisse, alias MIX&REMIX, qui a débuté sa carrière dans la bande dessinée puis a poursuivi dans le dessin de presse .
Il publiait un dessin par jour qui collait au plus près à l'actu et avait participé plusieurs fois au f'estival d'Angoulème.
Il s’est éteint hier à l’âge de 58 ans, après, comme on dit, s’être courageusement battu contre un cancer du pancréas.
Oui je sais , Michèle Morgan aussi ... mais déjà on parle beaucoup plus d'elle, alors c'était mon petit hommage au dessinateur.
lundi 19 décembre 2016
" SOIE "
et puis , une délicieuse surprise. Tiens, j'entends qu'on actionne la vieille cloche en bronze de mon portail...Tatoo n'a pas aboyé, il n'aboie pas autant que dans sa folle jeunesse , mais il y a bien quelqu'un... " j'ai un paquet pour Vous!
-Ah bon? je n'ai pourtant rien commandé "
Le paquet est bien là, j'ouvre le carton, je déplie le papier à bulles protecteur, je vois un papier cadeau rouge tout mignon... fébrile je le déchire en zig-zag et ... c'est un livre ! un très b...eau livre ... je le feuillette, il y a plein de petits textes numérotés et commençant souvent par " Hervé Joncour..." . Un coup " Hervé Joncour resta l'hôte d'Ara Kei...", un coup " Hervé Joncour resta pendant des heures au milieu des ruines ... " . Il m'intrigue cet Hervé Joncour !
.. et puis il y a plein d'illustrations poétiques, justes surréalistes comme il faut, je lis qu'elles sont de Rébecca Dautremer, une des plus célèbres illustratrices françaises, et je lis que les textes sont d'Alessandro BARRICO, grand écrivain italien de la Nouvelle génération.
le titre ? ... c'est " SOIE" tout simplement, tout finement, c'est " Soie".
J'avais dit à Mimi que je ne connaissais pas cet auteur et voilà que le livre est là, sur ma table. Je pense à Mimi, à cette élève souriante et avide d'apprendre, je pense à la belle jeune-femme épanouie et cultivée qu'elle est devenue , je me dis qu'un des ces jours j'irais bien suivre ses conseils concernant de délicieux zestes d'oranges confites ...
Je suis touchée. Je vais aimer ce livre par dessus tout, je l'aime déjà.
-Ah bon? je n'ai pourtant rien commandé "
Le paquet est bien là, j'ouvre le carton, je déplie le papier à bulles protecteur, je vois un papier cadeau rouge tout mignon... fébrile je le déchire en zig-zag et ... c'est un livre ! un très b...eau livre ... je le feuillette, il y a plein de petits textes numérotés et commençant souvent par " Hervé Joncour..." . Un coup " Hervé Joncour resta l'hôte d'Ara Kei...", un coup " Hervé Joncour resta pendant des heures au milieu des ruines ... " . Il m'intrigue cet Hervé Joncour !
.. et puis il y a plein d'illustrations poétiques, justes surréalistes comme il faut, je lis qu'elles sont de Rébecca Dautremer, une des plus célèbres illustratrices françaises, et je lis que les textes sont d'Alessandro BARRICO, grand écrivain italien de la Nouvelle génération.
le titre ? ... c'est " SOIE" tout simplement, tout finement, c'est " Soie".
Je suis touchée. Je vais aimer ce livre par dessus tout, je l'aime déjà.
dimanche 18 décembre 2016
samedi 17 décembre 2016
Albane de St Rémy, jeune artiste peintre Tourangelle
Aujourd'hui envie de vous présenter les œuvres légères de cette artiste peintre française qui expose dans le monde entier.
Un peu poétique un peu joyeux tout en restant objective sur une réalité parfois grave, Albane de Saint Rémy est une funambule de la peinture toujours en équilibre entre le trait et la matière.
Une passion née d'abord sur ces cahiers d'écolière, puis dans les études et enfin dans son travail de décoratrice. Une évidence qu'elle met à profit dans un travail sensible et plutôt sensuel.
Albane de Saint Remy vit et travaille en Indre-et-Loire. Ses œuvres sont exposées et reconnues dans le monde entier, de New York à Hong Kong en passant par Paris, Londres et Bruxelles.
Chez elle, les figures féminines prennent forme, se mouvant dans un ballet poétique , souvent de dos , évanescentes ...
Un peu poétique un peu joyeux tout en restant objective sur une réalité parfois grave, Albane de Saint Rémy est une funambule de la peinture toujours en équilibre entre le trait et la matière.
Une passion née d'abord sur ces cahiers d'écolière, puis dans les études et enfin dans son travail de décoratrice. Une évidence qu'elle met à profit dans un travail sensible et plutôt sensuel.
Albane de Saint Remy vit et travaille en Indre-et-Loire. Ses œuvres sont exposées et reconnues dans le monde entier, de New York à Hong Kong en passant par Paris, Londres et Bruxelles.
Chez elle, les figures féminines prennent forme, se mouvant dans un ballet poétique , souvent de dos , évanescentes ...
Albane de Saint Rémy est toujours sur le fil, entre le trait et la matière, frisant souvent l’abstraction mais laissant malgré tout place à la figure
vendredi 16 décembre 2016
mercredi 14 décembre 2016
samedi 10 décembre 2016
vendredi 9 décembre 2016
Folisophie du jour ...
La pensée du jour de notre folisophe préféré:
"Pour provoquer la chance, il suffit parfois de sourire aux déconvenues avec connivence…"
(Folisophie)...José NOCE.
... et une oeuvre d'Acacio Pereira
"Pour provoquer la chance, il suffit parfois de sourire aux déconvenues avec connivence…"
(Folisophie)...José NOCE.
... et une oeuvre d'Acacio Pereira
jeudi 8 décembre 2016
Dialogue avec mon jardinier ...
Le nez sorti de mon programme télé, je vous conseillerais bien de regarder un film sympa et sans prétention jeudi Soir sur France 3 :
" Dialogue avec mon jardinier "
dont les rôles principaux sont tenus par Daniel Auteuil et J.P. Darroussin.
Oh je sais, la critique n'a pas chanté ses louanges à l'unisson , mais je me souviens de choses tendres, simples, d'une histoire d'amitié, d'un petit coin de campagne, de peinture... et c'est un bon souvenir.
C'est en gros l'histoire d'... un peintre parisien, fréquentant les quartiers Bobos (scène mémorable lors d’un vernissage où le peintre discute ironiquement des nouveaux canons de l’art contemporain) qui, voulant se mettre au vert, rencontre un retraité de la SNCF transformé en jardinier méticuleux.
On pouvait s'attendre au pire ! Mais attention, le réalisateur n’est pas n’importe qui ! Après "les Enfants du Marais", "Effroyables Jardins" et "Un Crime au Paradis", Jean Becker gomme les clichés basiques sur l’éternelle opposition Paris-Province, et propose un film plein de tendresse et de poésie.
Le film est tiré d’un roman d’Henri Cueco et on connaît les pièges de ces adaptations peu souvent à la hauteur du roman initial. Le résultat proposé par Jean Cosmos (dialoguiste et adaptateur) et Jean Becker me paraît réussi.
Alors , n'écoutez pas les snobinards, faites vous un bon chocolat chaud , installez vous dans un fauteuil moêlleux avec votre chat sur les genoux et passez un moment zen, pas plus, pas moins.
PS : certains critiques ont dit que si on était à la retraite et qu'on aimait " Questions pour un Champion", alors ce film était pour nous ! ... pas pour les autres , trop jeunes, trop modernes , trop citadins , trop actifs, pas nouilles.... Bref, c'est un film pour ringards qu'ils ont dit les intellos parisiens. Moi je crois surtout qu'ils ont été vexés.
" Dialogue avec mon jardinier "
dont les rôles principaux sont tenus par Daniel Auteuil et J.P. Darroussin.
Oh je sais, la critique n'a pas chanté ses louanges à l'unisson , mais je me souviens de choses tendres, simples, d'une histoire d'amitié, d'un petit coin de campagne, de peinture... et c'est un bon souvenir.
C'est en gros l'histoire d'... un peintre parisien, fréquentant les quartiers Bobos (scène mémorable lors d’un vernissage où le peintre discute ironiquement des nouveaux canons de l’art contemporain) qui, voulant se mettre au vert, rencontre un retraité de la SNCF transformé en jardinier méticuleux.
On pouvait s'attendre au pire ! Mais attention, le réalisateur n’est pas n’importe qui ! Après "les Enfants du Marais", "Effroyables Jardins" et "Un Crime au Paradis", Jean Becker gomme les clichés basiques sur l’éternelle opposition Paris-Province, et propose un film plein de tendresse et de poésie.
Le film est tiré d’un roman d’Henri Cueco et on connaît les pièges de ces adaptations peu souvent à la hauteur du roman initial. Le résultat proposé par Jean Cosmos (dialoguiste et adaptateur) et Jean Becker me paraît réussi.
Alors , n'écoutez pas les snobinards, faites vous un bon chocolat chaud , installez vous dans un fauteuil moêlleux avec votre chat sur les genoux et passez un moment zen, pas plus, pas moins.
PS : certains critiques ont dit que si on était à la retraite et qu'on aimait " Questions pour un Champion", alors ce film était pour nous ! ... pas pour les autres , trop jeunes, trop modernes , trop citadins , trop actifs, pas nouilles.... Bref, c'est un film pour ringards qu'ils ont dit les intellos parisiens. Moi je crois surtout qu'ils ont été vexés.
quand Jacques PREVERT " chante" Pablo PICASSO ... quelle idée de peindre une pomme !
Ce matin, Mireille est passée par là !
je me souviens avec elle et sa classe avoir visité le Musée PiCASSO de Barcelone.
Alors je vous offre ce matin en KDO le poème de Jacques PREVERT inspiré par un tableau de Pablo Picasso:
Mais, quelle idée de peindre une pomme, hein ?
...
je me souviens avec elle et sa classe avoir visité le Musée PiCASSO de Barcelone.
Alors je vous offre ce matin en KDO le poème de Jacques PREVERT inspiré par un tableau de Pablo Picasso:
Mais, quelle idée de peindre une pomme, hein ?
...
"Sur une assiette bien ronde en porcelaine réelle
une pomme pose
Face à face avec elle
un peintre de la réalité
essaie vainement de peindre
la pomme telle qu’elle est
mais
elle ne se laisse pas faire
la pomme
elle a son mot à dire
et plusieurs tours dans son sac de pomme
la pomme
et la voilà qui tourne
dans une assiette réelle
sournoisement sur elle-même
doucement sans bouger
et comme un duc de Guise qui se déguise en bec de gaz
parce qu’on veut malgré lui lui tirer le portrait
la pomme se déguise en beau bruit déguisé
et c’est alors
que le peintre de la réalité
commence à réaliser
que toutes les apparences de la pomme sont contre lui
et
comme le malheureux indigent
comme le pauvre nécessiteux qui se trouve soudain à la merci de n’importe quelle association bienfaisante et charitable et redoutable de bienfaisance de charité et de redoutabilité
le malheureux peintre de la réalité
se trouve soudain alors être la triste proie
d’une innombrable foule d’associations d’idées
Et la pomme en tournant évoque le pommier
le Paradis terrestre et Ève et puis Adam
l’arrosoir l’espalier Parmentier l’escalier
le Canada les Hespérides la Normandie la Reinette et l’Api
le serpent du Jeu de Paume le serment du Jus de Pomme
et le péché originel
et les origines de l’art
et la Suisse avec Guillaume Tell
et même Isaac Newton
plusieurs fois primé à l’Exposition de la Gravitation Universelle
et le peintre étourdi perd de vue son modèle
et s’endort
C’est alors que Picasso
qui passait par là comme il passe partout
chaque jour comme chez lui
voit la pomme et l’assiette et le peintre endormi
Quelle idée de peindre une pomme
dit Picasso
et Picasso mange la pomme
et la pomme lui dit Merci
et Picasso casse l’assiette
et s’en va en souriant
et le peintre arraché à ses songes
comme une dent
se retrouve tout seul devant sa toile inachevée
avec au beau milieu de sa vaisselle brisée
les terrifiants pépins de la réalité."
Textes poétiques
Jacques Prévert
une pomme pose
Face à face avec elle
un peintre de la réalité
essaie vainement de peindre
la pomme telle qu’elle est
mais
elle ne se laisse pas faire
la pomme
elle a son mot à dire
et plusieurs tours dans son sac de pomme
la pomme
et la voilà qui tourne
dans une assiette réelle
sournoisement sur elle-même
doucement sans bouger
et comme un duc de Guise qui se déguise en bec de gaz
parce qu’on veut malgré lui lui tirer le portrait
la pomme se déguise en beau bruit déguisé
et c’est alors
que le peintre de la réalité
commence à réaliser
que toutes les apparences de la pomme sont contre lui
et
comme le malheureux indigent
comme le pauvre nécessiteux qui se trouve soudain à la merci de n’importe quelle association bienfaisante et charitable et redoutable de bienfaisance de charité et de redoutabilité
le malheureux peintre de la réalité
se trouve soudain alors être la triste proie
d’une innombrable foule d’associations d’idées
Et la pomme en tournant évoque le pommier
le Paradis terrestre et Ève et puis Adam
l’arrosoir l’espalier Parmentier l’escalier
le Canada les Hespérides la Normandie la Reinette et l’Api
le serpent du Jeu de Paume le serment du Jus de Pomme
et le péché originel
et les origines de l’art
et la Suisse avec Guillaume Tell
et même Isaac Newton
plusieurs fois primé à l’Exposition de la Gravitation Universelle
et le peintre étourdi perd de vue son modèle
et s’endort
C’est alors que Picasso
qui passait par là comme il passe partout
chaque jour comme chez lui
voit la pomme et l’assiette et le peintre endormi
Quelle idée de peindre une pomme
dit Picasso
et Picasso mange la pomme
et la pomme lui dit Merci
et Picasso casse l’assiette
et s’en va en souriant
et le peintre arraché à ses songes
comme une dent
se retrouve tout seul devant sa toile inachevée
avec au beau milieu de sa vaisselle brisée
les terrifiants pépins de la réalité."
Textes poétiques
Jacques Prévert
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