mercredi 25 novembre 2020

Tryo, Alain Souchon, Pierre Souchon & Ours - 2050-2100 XXV à TARATATA


Bonjour, voici ce qui est d'après moi un des plus beaux KDOS du jour
... parce qu'hier soir je me suis régalée devant TARATATA !
comme ça fait du bien de telles soirées en chansons avec de grands et beaux artistes .
Merci à Tryo, à Alain et Pierre Souchon et à Ours.
Quant à vous mes amis-ies, bonne dégustation !


lundi 23 novembre 2020

Birmanie - Rangoun- Pagode Shwedagon... en pensant à ma Léa...

... oui, plein de pensées tendres pour ma Léa partie si loin enseigner le Français au lycée Joseph Kessel de Rangoun en BIRMANIE ! 
Ici, un petit film sur la Pagode- ou stupa- de SHWEDAGON, site remarquable sur la colline Singuttara de Rangoun.
Lieu saint bouddhiste, premier centre religieux du pays, qui contient, selon la légende, les reliques de quatre anciens Bouddhas, dont huit cheveux du Bouddha Guantama.
Ici, coincée dans ce confinement qui me pèse, je pense très très fort à elle, ma petite-fille chérie. 

mercredi 18 novembre 2020

Drame : bernard-l'ermite sans abris !

 


En ce matin pourtant ensoleillé, un CRI D'ALARME, un vrai S.O.S ! 

Sur les îles thaïlandaises , la population de bernard-l'ermite est en perdition ! ...et c'est la faute encore à la Covid-19 car sur les plages désertées par les touristes, les pauvres bestioles , que l'on connaît pour être voleuses de coquilles, ne trouvent plus d'abris en nombre suffisant. Les autorités, et ce n'est pas une blague, lancent un appel en faveur du DON de COQUILLAGES VIDES car les bernard-l'ermite sont des dizaines de milliers à errer nus et désespérés.

A votre bon cœur , mangez des bulots et autres bestioles à coquilles et expédiez-les en Thaïlande, les bernard-l'ermite ne peuvent que vous en être reconnaissants.
( article de presse du 17 novembre 2020 ) .
Sur ce, bonne journée .

ps : sur la photo, un bernard-l'ermite heureux.
re ps : le mot bernard-l'ermite n'a pas de pluriel, il est invariable. 

mardi 10 novembre 2020

Quant un professeur de français du Lycée Français International de YANGON en BIRMANIE fait revisiter l'oeuvre de Saint-Exupéry ... et ce professeur, c'est LEA, ma petite-fille !

 Les élèves du collège/lycée Joseph Kessel de YANGON, grâce à leur professeur de français Léa, ont laissé leur imagination vagabonder pour créer un texte et une image autour du monde du Petit Prince. Découvrez leur travail ci dessous !

Tippi Kolfross : Le Petit Prince ce ayant écouté les indications  du géographe il se rendit sur  terre. Le petit prince marchait dans les grandes rues tout en admirant tous les objets pour lui si mystérieux. Il ne remarqua pas un monsieur qui l’observait avec attention. Ce Mr était grand  avec des habits noirs très corrects et de belles chaussures bien cirées. Il avait une petite moustache noire à l’italienne et des  petites lunettes noires  étaient déposées sur son nez. Il regardait le petit prince avec malice car il avait bien compris que le petit prince ne venait pas d’ici. Le Mr se mit en travers du chemin du petit prince et lui dit  :    

  • Bonjour mon petit  d’où venez-vous? 

Le petit prince répondit :

  • Je  viens de la planète B612, je viens juste d’arriver sur terre. 

Le Mr répondit :

  • Ah! Mais alors tu ne sais pas que sur terre nous ne pouvons pas vivre sans air.

Le petit prince répondit :

  • Ah bon? Et où trouve-t-on de l’air?

Le Mr lui dit ainsi: 

  • Ah! Et bien tu as de la chance j’ai justement dans ces bocaux de l’air.

Le petit prince qui ne se méfiait toujours pas, lui demanda :

  • Puis-je avoir un de vos bocaux d’air s’il vous plaît?

Le Monsieur Répondit:

  • Oui bien sûr mais tu ne peux pas l’avoir comme ça.                       
  • Ah bon? Et comment puis-je faire pour en avoir?
  • Pour en avoir tu dois me payer .
  • Vous payez? répondit perplexe Le Petit Prince. Que veut dire le mot payer?
  • Et bien payer ça veut dire que tu dois me donner de l’argent en échange de ce beau bocal que tu vois.

A ces mots le petit prince regarda autour de lui et se mit en garde car ce monsieur lui rappelait légèrement le businessman et répondit :

  • Mais pourquoi tous ces gens n’ont pas de bocaux d’air?

Le Mr répondit :

  • Alors oublions l’air ! Ne veux-tu pas plutôt ce beau pantalon rouge ?

Le petit prince avait compris le petit jeu du Mr et le laissa là et continua son chemin en pensant que  les grandes personnes ne changeront jamais sur terre, dans l’espace et ailleurs … Les grandes personnes restent des grandes personnes.

Il ne faut pas croire tout ce qu’on dit.

Il faut rester sur ses gardes envers les inconnus.

Chloé Panzani

Le petit prince arriva donc dans une immense jungle ! Il se dit aussitôt que personne n’avait dû faire la toilette de la planète depuis bien longtemps. Le petit prince fut surpris de découvrir un singe. Mais pas n’importe quel singe. Le singe était grand et avait deux grosses mains. On aurait dit qu’il sortait d’un marathon ! Le singe fut surpris lui aussi.

  • Bonjour, pourrais-tu m’aider à attraper cette papaye ? s’enquit timidement le singe en lui montrant une papaye sur l’immense arbre.
  • Bien sûr, répondit Le petit prince.

Avec l’aide du singe, il réussit à attraper une belle et grosse papaye. Le singe cassa aussitôt la papaye en deux, la prit et croqua à pleines dents dedans.

  • Pourrais-tu m’aider à en prendre une autre ? interrogea le singe après avoir fini sa part.
  • D’accord mais si tu partages cette fois ci, dit le petit prince.

Les deux attrapèrent une autre papaye quand soudainement, le singe s’écria:

  • Je vais tout simplement secouer l’arbre et toute les papayes vont tomber ! cria le singe.
  • Si tu veux mais…chuchota le petit prince qui fut soudainement interrompu par le singe qui, de toutes ses forces secouait l’arbre.

Aussitôt que les papayes tombèrent, les oiseaux descendirent les voler. Le singe, énervé, dit au petit prince de réessayer. Une nouvelle fois, le singe se mit à secouer l’arbre de toutes ces forces. Mais aussitôt que les papayes tombèrent, une famille de renards passa et prit les belles papayes.

  • Je vais réessayer mais cette fois-ci, je vais diriger l’arbre vers la rivière car je sais qu’avec ce froid, personne ne voudrait se mouiller à part moi ! s’exclama le singe.

Le singe fit bel et bien tomber les papayes dans l’eau, personne ne vint les chercher mais, quand le singe s’approcha de l’eau, les papayes étaient déjà bien loin ! Le singe courut et courut mais dû s’arrêter car il était à bout de souffle. De toutes façons, les papayes étaient déjà parties. Le pauvre singe retourna chez lui les mains vides.

“Il est fou ce singe ! A force de tout vouloir, il a bien fini par tout perdre !!” se dit le petit prince.

Margot Vite

Le petit prince arriva dans une grande clairière au sein d’une grande forêt sombre et humide. Elle était habitée par une femme vêtue d’une simple tunique gris perle et d’une grande cape verte, avec de long cheveux noir et bouclés. Elle était assise sur une souche et adossée à un arbre. Quand le petit prince s’approcha d’elle, elle leva la tête avec espoir puis le regarda d’un air déçu. 

  • Bonjour, qui êtes-vous ? demanda le petit prince. 

La jeune femme ne répondit pas mais au bout d’une dizaines de minutes pendant lesquelles le petit prince commençait fortement à s’ennuyer et envisageait de partir, la femme se redressa, le regarda dans les yeux et dit:

  • Vous lui ressemblez tellement.
  • De qui parlez-vous? Interrogea le petit prince.

La femme soupira regarda le sol et poursuivit. 

  • Vous savez, on a tous quelqu’un qui est notre parfait opposé et quelqu’un est notre parfaite moitié. Ma sœur jumelle était les deux pour moi. Elle était aussi blonde que moi je suis brune. Pleine d’ambition, d’énergie, de gaieté et rêvait de découvrir le monde. Tout le monde l’aimait. Elle était aussi très courageuse et généreuse. Tout le contraire de moi. J’étais ennuyeuse, sérieuse et mélancolique. Je n’avais aucune envie de découvrir et de connaître le monde. Ca n’as pas changé je suis toujours pareille. Mais elle était la seule qui me comprenait. Elle était très compréhensive, elle savait quoi dire pour me faire sourire, rigoler ou simplement pour me remonter le moral quand il était au plus bas. Nous étions inséparables. Mais un jour elle a rencontré un homme qui partait faire le tour du monde, bien évidemment elle en est tout de suite tombée amoureuse. Ils voulaient partir faire le tour du monde mais elle voulait absolument que je parte avec eux. Je voulais rester mais je voulais pas non plus qu’elle parte. Elle voulait que je vienne avec eux et moi je voulais qu’elle reste avec moi. Alors un jour on eût une grosse dispute sur le sujet et le lendemain elle était partie avec lui. Je ne l’ai plus jamais revue et elle me manque horriblement. 

Une larme glissa le long de sa joue mais elle l’essuya bien vite et se leva. Le petit prince l’avait écoutée sans rien dire pendant qu’elle parlait et maintenant qu’elle avait fini il avait des questions à lui poser.

  • Mais pourquoi n’es-tu pas partie avec elle si tu l’aimes tant? 
  • Je ne suis pas partie avec elle parce que je crois que j’avais peur. Peur de l’inconnu et je n’avais pas le courage nécessaire pour partir. Quelques années après son départ, j’ai reçu une lettre qui disait que sa nouvelle vie était géniale et que ça m’aurait beaucoup plu si j’étais partie avec elle. Et maintenant je regrette de n’être pas partie. Je n’ai pas eu assez de courage pour la suivre. J’aimerai tant pouvoir revenir en arrière. 

Le petit prince fut surpris car si elle voulait rejoindre sa sœur elle pouvait simplement lui envoyer une lettre et la rejoindre. Quand il leva la tête  pour le lui dire, la femme avait disparu. Il se retourna et vit sa cape disparaitre entre les arbres. 

En partant, le petit prince se dit que les grandes personnes refusaient les chose trop vite sans réfléchir et qu’après elles regrettaient d’avoir refusé.

vendredi 6 novembre 2020

Ô postillons maudits ! - par Les Goguettes


- Ah madame, pourquoi avoir choisi Brutus ?
- Il a su me trouver six rouleaux de Lotus ! oui je brûle d'amour pour votre demi-frère et j'ai renoncé aux gestes barrières, juste pour pour renifler sa chevelure fière .

Allez, je vous offre cette scène à déguster avec le sourire, jouée, en plus, sans participation de la Comédie Française. 


jeudi 5 novembre 2020

LP - Lost On You [Live Session]

  ... et tant que j'y suis, à vous partager des musiques que j'aime... bonne suite des événements , dans ce monde fou fou fou !

MIKA - Relax, Take It Easy (Official Video)

...pour vous dire bonjour .... oui, si possible... RELAX ! 

mardi 3 novembre 2020

Confinement ? ... le billet de François MOREL .

 Le dernier billet de François Morel : 

« Je me souviens, le premier confinement, je ne l’avais pas mal pris. Il avait fait beau, on mangeait dehors. Je dinais à heure fixe, ça me changeait. Je réussissais à perdre du poids. J’écrivais. J’ai travaillé mais de manière différente. J’ai regardé des séries. Et puis surtout, j’ai profité de mes proches. Ce fut une parenthèse pas désagréable. Tous les soirs à 20h, comme tout le monde, j’applaudissais le personnel hospitalier. Je me disais que ce n’était pas si mal un pays qui, plutôt que son économie, privilégiait notamment la vie de ses vieux.

Le deuxième confinement, j’ai moins aimé. D’abord, plutôt que vers le printemps, on allait vers l’hiver. On était un peu démoralisé. On se demandait combien de temps ça allait durer, s’ils allaient bientôt réussir à trouver un vaccin. Le soir, à 20h, on n’applaudissait personne. C’est pas quand on met les radiateurs qu’on va ouvrir les fenêtres en grand.
Le troisième confinement, c’est là que l’explosion de la vente des chiens a explosé. C’était encore le meilleur moyen de justifier les promenades en forêt. Ceux qui n’avaient pas les moyens de s’acheter un chien s’achetaient juste une laisse. Quand ils croisaient des gendarmes, ils se mettaient à courir la laisse à la main en criant Sultan ! Sultan ! Reviens ! Reviens Sultan, reviens !
Le quatrième confinement, c’était l’anniversaire de la mort de Samuel Paty. Certains ont eu l’idée, (ça partait d’une bonne intention), d’applaudir tous les soirs à 20H les professeurs des écoles, des collèges, des lycées. Ça a fait des polémiques. Certains ont pensé que ça pouvait passer pour une provocation.
Le cinquième confinement, je ne m’en souviens plus trop. Je crois que j’ai commencé à boire le premier jour et je suis resté torché pendant les six semaines. Je buvais. Parfois, je vomissais pour faire de la place. Puis je rebuvais…
C’est surtout à partir du sixième confinement que j’ai repris du poids.
Je me souviens que entre le septième et le huitième confinement, je ne suis même pas sorti de chez moi, j’avais perdu l’habitude.
Pendant le neuvième confinement, en ouvrant la fenêtre, j’ai le voisin d’en face qui travaille dans le BTP qui m’a crié « Vu votre nouvelle silhouette, vous devriez peut-être faire élargir vos portes au cas où vous auriez envie de ressortir de chez vous entre les deux prochains confinements. « De quoi je m’occupe ? » j’ai répondu en refermant la fenêtre.
...Le dix-septième confinement, je me souviens, on a regardé plein de films, des vieux trucs, des comédies sentimentales. Les enfants étaient quand même étonnés, ils ne comprenaient pas quand ça finissait bien, pourquoi le monsieur et la dame, se sentaient obligés de se frotter la bouche l’une contre l’autre, parfois même de sortir la langue en guise de contentement ? « C’est dégueulasse, ils disaient, c’est pas hygiénique et puis ça sert à rien… »
On ne leur répondait pas trop, on avait peur de passer pour des parias, on avait de la nostalgie…
Voilà. J’arrive bientôt à mon vingt-troisième confinement. D’une certaine manière, ça passe vite la vie confinée quand on est dans la torpeur.
Pour les jeunes, on est des dinosaures. Ils nous demandent « Mais avant quand ça n’existait pas les confinements, qu’est-ce que vous pouviez bien faire toute la journée à traîner dehors ? Et pourquoi vous étiez obligés d’être en présentiel pour prendre un apéro avec des potes alors qu’avec Zoom c’est tellement plus pratique ?»
On fait comme si on n’entend pas.
On attend la nuit pour pouvoir faire des rêves de baisers, de poignées de mains, d'étreintes, de terrasses, de cinémas, de théâtres. Nos rêves d’aujourd’hui, c’était le quotidien d’hier. »
François Morel

L’image contient peut-être : une personne ou plus et gros plan

lundi 2 novembre 2020

Jacques Brel - "Pourquoi ont-ils tué Jaurès?" - 1977

... pourquoi ? ...

 KDO d'un matin très spécial , à l' heure où nos enfants reprennent le chemin de l'école , voici la "Lettre de Jean JAURES aux enseignants": 


La Dépêche de Toulouse,
15 janvier 1888.


"Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie.
Les enfants qui vous sont confiés n'auront pas seulement à écrire, à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d'une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu'est une démocratie libre, quels droits leur confèrent, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu'ils aient une idée de l'homme, il faut qu'ils sachent quelle est la racine de nos misères : l'égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fermeté unie à la tendresse. Il faut qu'ils puissent se représenter à grands traits l'espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l'instinct, et qu'ils démêlent les éléments principaux de cette oeuvre extraordinaire qui s'appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l'âme en éveillant en eux le sentiment de l'infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c'est par lui que nous triompherons du mal, de l'obscurité et de la mort.


Eh ! Quoi ? Tout cela à des enfants ! - Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler... 

J'entends dire : « À quoi bon exiger tant de l'école ? Est-ce que la vie elle-même n'est pas une grande institutrice ? Est-ce que, par exemple, au contact d'une démocratie ardente, l'enfant devenu adulte, ne comprendra pas de lui-même les idées de travail, d'égalité, de justice, de dignité humaine qui sont la démocratie elle-même ? » - Je le veux bien, quoiqu'il y ait encore dans notre société, qu'on dit agitée, bien des épaisseurs dormantes où croupissent les esprits. Mais autre chose est de faire, tout d'abord, amitié avec la démocratie par l'intelligence ou par la passion. La vie peut mêler, dans l'âme de l'homme, à l'idée de justice tardivement éveillée, une saveur amère d'orgueil blessé ou de misère subie, un ressentiment ou une souffrance. Pourquoi ne pas offrir la justice à nos cœurs tout neufs ? Il faut que toutes nos idées soient comme imprégnées d'enfance, c'est-à-dire de générosité pure et de sérénité.

Comment donnerez-vous à l'école primaire l'éducation si haute que j'ai indiquée ? Il y a deux moyens. Tout d'abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue, de telle sorte qu'ils ne puissent plus l'oublier de la vie, et que dans n'importe quel livre leur oeil ne s'arrête à aucun obstacle. Savoir lire vraiment sans hésitation, comme nous lisons vous et moi, c'est la clef de tout....Sachant bien lire, l'écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée très haute de l'histoire de l'espèce humaine, de la structure du monde, de l'histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l'humanité. Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l'esprit ; il n'est pas nécessaire qu'il dise beaucoup, qu'il fasse de longues leçons ; il suffit que tous les détails qu'il leur donnera concourent nettement à un tableau d'ensemble.

De ce que l'on sait de l'homme primitif à l'homme d'aujourd'hui, quelle prodigieuse transformation ! Et comme il est aisé à l'instituteur, en quelques traits, de faire, sentir à l'enfant l'effort inouï de la pensée humaine ! Seulement, pour cela, il faut que le maître lui-même soit tout pénétré de ce qu'il enseigne. Il ne faut pas qu'il récite le soir ce qu'il a appris le matin ; il faut, par exemple, qu'il se soit fait en silence une idée claire du ciel, du mouvement des astres ; il faut qu'il se soit émerveillé tout bas de l'esprit humain qui, trompé par les yeux, a pris tout d'abord le ciel pour une voûte solide et basse, puis a deviné l'infini de l'espace et a suivi dans cet infini la route précise des planètes et des soleils ; alors, et alors seulement, lorsque par la lecture solitaire et la méditation, il sera tout plein d'une grande idée et tout éclairé intérieurement, il communiquera sans peine aux enfants, à la première occasion, la lumière et l'émotion de son esprit. Ah ! Sans doute, avec la fatigue écrasante de l'école, il est malaisé de vous ressaisir ; mais il suffit d'une demi-heure par jour pour maintenir la pensée à sa hauteur et pour ne pas verser dans l'ornière du métier. Vous serez plus que payés de votre peine, car vous sentirez la vie de l'intelligence s'éveiller autour de vous.

Il ne faut pas croire que ce soit proportionner l'enseignement aux enfants que de le rapetisser. Les enfants ont une curiosité illimitée, et vous pouvez tout doucement les mener au bout du monde. Il y a un fait que les philosophes expliquent différemment suivant les systèmes, mais qui est indéniable : « Les enfants ont en eux des germes de commencements d'idées. » Voyez avec quelle facilité ils distinguent le bien du mal, touchant ainsi aux deux pôles du monde ; leur âme recèle des trésors à fleur de terre ; il suffit de gratter un peu pour les mettre à jour. Il ne faut donc pas craindre de leur parler avec sérieux, simplicité et grandeur.

Je dis donc aux maîtres pour me résumer : lorsque d'une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque, d'autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années œuvre complète d'éducateurs. Dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront."