samedi 4 novembre 2017

Jean GIONO : " Solitude de la Pitié "



  1. Taïchi, quelque-chose de Yin, la pluie fine mais dense ... envie de lecture , alors j'ai repris ce recueil de nouvelles que j'aimais faire découvrir à mes élèves ... oh , le bouquin, il est un peu "usé " dirait-on ! :
    " SOLITUDE de la PITIE " de Jean GIONO

  2. " - Faudrait descendre dans le puits, dit Marthe qui réglait le fil du vin.
    - Et oui, dit le curé.
    Elle ne dit rien, puis elle releva le goulot d'un coup sec; elle porta le plat au feu....
    - Et vous le trouverez, vous, celui qui descendra? Vous savez ce qu'il a dit le plombier. Il n'avait pas envie de se tuer. c'est un vieux puits, et puis, de ce temps, vous le trouverez ,vous ?...
    - Ecoute Marthe, il y en a deux en bas qui demandent quelque chose à faire, ça a l'air de gens qui ont besoin.
    - Alors, faut profiter, dit Marthe , s'ils ont besoin, faut profiter".




  3. Le titre "Solitude de la pitié" est assez énigmatique ( hein, c'est quoi la pitié ? ) Les 20 nouvelles du recueil éclairent le propos , sans discours moralisateur. On y retrouve la sollicitude, la compassion qui s’inscrivent dans une dynamique de reconnaissance mutuelle , contrairement à la pitié, condescendante, presque humiliante. La nouvelle-titre en est la plus claire illustration, créant des archétypes d'humiliés miséreux solidaires qui n’ont même pas de nom et sont juste désignés par leur aspect physique : « le gros », et « le maigre ».
    Ils recevront, pauvres types anonymes et affamés , passant de maison en maison pour quémander quelque misérable täche, 10 misérables sous pour avoir pendant des heures nettoyé un puits profond et dangereux, sous une pluie tenace et froide, au péril de leur vie.
    "- Et tirez bien la porte ! "
    Le lecteur a froid dans le dos : " Les yeux bleus regardaient la petite pièce et la main toute mâchurée d'égratignures et de boue. "


  4. Alors on aime Jean Giono pour qui cette proximité avec les autres, surtout les gens de peu, constitue la vraie richesse .
    Il offre constamment un regard attentif à la vulnérabilité d’autrui même si s'infiltre en filigrane le sentiment amer de l'impuissance.... Bref mes amis, un recueil à découvrir ou à relire 


  5. ...et puis : oui, j'écrivais sur les livres, j'entrais en conversation, je notais , je soulignais ... Je sais que ces livres- là ont été heureux. Les livresrestés neufs sur les étagères sont des orphelins .

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