jeudi 25 mai 2017

à propos de Georges PEREC à La Grande Librairie

et ce soir, thème de LA GRANDE LIBRAIRIE :
y a-t-il un livre qui vous tombe des mains ?
ou au contraire; quel livre montez-vous au pinacle ?
Dans les livres descendus par Caryl Ferey, écrivain/scénariste français qui fait dans le polar, les livre honnis sont " La Vie Mode d'Emploi " de Georges PEREC et " la Disparition " du même auteur.
C'est donc Péreck ( oui son nom s'écrivait ainsi à l'origine ) qui ne passe pas. Caryl n'est pas touché, il s'ennuie grave . Ou du moins me semble-t-il, c'est le terme de " concept " qui ne passe pas . Car Pereck est un auteur de concept, un peu comme dans la peinture dite conceptuelle, l'idée prévaut sur le récit ou la forme, elle les devance, c'est l'idée qui est essentielle et, ces choses là ma bonne dame, on aime ou on n'aime pas. Le pauvre Caryl se dit " traumatisé " par ses années de bac où le prof de Lettres lui avait fait ingurgiter ces ouvrages coûte que coûte ... et il n'est pas le seul. Combien de profs fermés n'ont-ils pas dégoûté leurs élèves des livres qu'au contraire ils devaient apprendre à aimer ou du moins à apprécier? ... ah ! c'est bien un autre sujet, mais la digression valait la peine.
* Donc , le concept de " La Vie Mode d'Emploi " ?


c'est montrer par étages, par strates, la vie des habitants d'un immeuble situé au numéro 11 de la rue (imaginaire) Simon-Crubellier, dans le 17e arrondissement de Paris, entre 1875 et 1975. L'écrivain évoque les habitants, les objets et les histoires qui l'ont animé , ou pas. La liste est longue, et ce que font ces gens-là est souvent très, mais alors très très banal .
Le récit a t-il une âme ? des émotions se dégagent-elles ? ... pas forcément mais on y voit des humains comme nous, banals ... c'est un peu de notre banalité qu'on est en train de lire et c'est clair, ça n'est pas enthousiasmant mais ... bordel , j'aime assez le concept !


*... et le concept de " LaDisparition " quel est-il?
c'est d'écrire un bouquin où une lettre serait totalement absente, Péreck a choisi le E.... Exercice fascinant, pas facile, essayez donc ! bon, c'est artificiel?
ça peut le paraître mais quand on sait d'où est née l'idée de cet exercice de style à savoir la mort de son père au front en 1940 et sa séparation d'avec sa mère qui l'a caché à la campagne en francisant son nom Péreck en Pérec avant d'être déportée ,on comprend un peu mieux l'obsession de l'absence douloureuse.

Extrait : "Anton Voyl n'arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s'assit dans son lit, s'appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l'ouvrit, il lut; mais il n'y saisissait qu'un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification"

Au fait, le prof vous demande ( ça fera deux points de plus au bac) : comment se nomme ce type d'ouvrage ? .. et bien , c'est un roman " lipogrammatique " ou un " lipogramme " pour faire plus court... merci madame la prof.
Voilà, Caryl Ferey a été méchant avec le cher Georges et il n'est pas le seul, Perec a souvent eu à supporter la critique acerbe ( ne disait-il pas lui-même " je n'ai aucune imagination " ? ) mais inversement aussi à assumer le terme de génie.
Où est la vérité ?
en chacun de nous quand nous lirons ou relirons ces ouvrages.
Et puis le prof , il a encore envie de vous poser une colle : de quel groupe très original a fait partie Pereck ? ... de l'OULIPO et là, messieurs dames, je fatigue, je vous en laisse chercher les caractéristiques.
bises à ceux qui auront lu ce papier, rares sans doute, et bonne nuit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire