mercredi 31 mai 2017

Les DAMNES par la Comédie Française

...retour sur Les MOLIERES 2017 avec deux pièces primées . Evoquons là LES DAMNES , pièce jouée par la troupe de La Comédie Française, dans une mise en scène extraordinaire d' Ivo van Hove qui a reçu trois prix :
* Molière du meilleur Spectacle Public
* Molière de la meilleure Actrice pour Elsa Poivre



* Molière de la meilleure réalisation Visuelle.
Prix ô combien mérités !
...
La pièce avait créé l'événement , ébranlant les spectateurs, en juillet 2016 au festival d'Avignon, et on l'imagine bien jouée dans la grande cour d'honneur ! ... puis ensuite sur la scène de la salle Richelieu à Paris.





Créée à partir du scénario de Luchino Visconti, mais sans référence au film, la pièce s’attache à raconter l’histoire de grands industriels de la sidérurgie, à l’heure du triomphe des nazis en Allemagne. Ivo van Hove montre les champs sulfureux de l’enfer que l’homme ensemence de sa folie. La spiritualité a déserté le plateau. Un immense carré orange se déploie en fond , feux des aciéries en fusion, feux de la violence et de la perversité, qui vont brûler un à un les membres de la famille .






Longtemps la Comédie Française est passée pour vieillotte et poussiéreuse face à un TNP qui allait de l'avant, c'est terminé, et c'est tant mieux . Les deux troupes rivalisent de talent , d'ingéniosité et de créativité... pour notre plus grand plaisir .

mardi 30 mai 2017

Feurs de Cactus ? ... non ! Hommage au Grand Théâtre !

Comme cette Fleur de Cactus indigeste, racoleuse, inepte, avec son lot d'acteurs-hurleurs ... j'en passe et des pires sinon on va encore me dire que j'ai l'humour "caustique"... m'a replongée dans ces étés magiques de ma jeunesse où je participais au Festival IN d'Avignon ( j'y tiens au IN) .
D'abord à mes 18 ans où après mon bac scientifique j'ai obtenu une bourse pour le festival d'Avignon dans le cadre des Rencontres Internationales puis 4 années à bosser sur le festival ( relations artistes/public ) .




Ah !
le mistral capricieux jouant dans la robe légère d'Hélène ( Christiane Minazzoli ), Nicomède à genoux ( Laurent terzieff ) recevant le pardon du roi, Hector ( Pierre Vaneck dont je fus immédiatement amoureuse) interpellant les morts-pour-rien de ces guerres qu'il condamnait " les vivants ont la vraie cocarde, ce sont leurs yeux " , l'Avare ( Jean Vilar) dérapant sur l'immense scène inondée par un orage terrible lors de ses adieux au TNP, Lady Macbeth ( Maria Casarès) hagarde et sanglante, le spectre ( Georges Wilson ) réfugié tout en haut des murs de la Cour d'Honneur pour terrifier Hamlet ... et la voix chaude et vibrante de Rodrigue( Gérard Philippe ) à jamais gravée dans ces murs !


Ah ! ... ces moments d'attente avant les représentations, ces files fébriles en bas des marches qui nous conduiraient sous le porche ouvrant sur la majestueuse Cour d'Honneur frémissant déjà du murmure presque religieux des premiers entrés, et soudain les Trompettes de Lorenzaccio , musique de Maurice de Jarre, qui nous disaient : ça y est ça va commencer... alors , le silence, l'attente des mots qui nous rempliraient de ce bonheur inégalable, ce bonheur d'assister à quelque chose de beau et d'unique .
" Les Troyennes ", " Thomas Moore", " Le Cid", " le Prince de Hombourg, " L' Illusion Comique ", " Le Soulier de Satin", " la Guerre de Troie n'aura pas lieu ", " Richard Trois", " Georges Dandin", " les Joyeuses Commères de Winsor ", " Lorenzaccio ", " Hamlet ", " lady Macbeth", " la Mort de Danton " , " l'Avare ", mais aussi les ballets de Maurice Béjart " Messe pour le temps Présent " ou " le Bolero de Ravel" ...




.. et à la sortie, la traversée encore toute hallucinée des textes qui nous avaient transportés et que nous déclamions en hurlant à 1 heure du matin .
Hier soir, nous étions bien loin de tout celà , ce qui a eu au moins le mérite de réveiller en mois ces souvenirs qui m'ont changée à jamais puisqu'au retour de mon premier été au festival je changeais de fac et je décidais de désormais me consacrer à la Littérature , la Grande, car il y a bien de la bonne et de la mauvaise littérature. C'est elle qui a changé le cours de ma vie, c'est elle qui m'a nourrie, c'est elle qui est encore vibrante en moi à ma retraite, elle fait partie de ma chair, de mon sang.
Jean VILAR ( sur lequel j'ai fait ensuite mon dipôme de recherche ( TER ) reste mon maître absolu .




Heureusement, les deux pièces récompensées ensuite lors de la cérémonie, sont des pièces de qualité, des pièces qui ne descendent pas vers le public jugé peu capable d'aimer les grands textes :
* EDMOND
*Les DAMNES .
J'essaierai d'en reparler.

lundi 29 mai 2017

29 ème Nuit des MOLIERES: Catherine Frot dans Fleur de Cactus depuis le Théâtre Antoine

  .... avis !

 pour celles et ceux qui aiment le théâtre, ne pas rater ce soir sur France 2 la 29 ème Nuit des MOLIERES .... avec Nicolas Bedos en maître de cérémonie pour distribuer 19 récompenses et un Molière d'Honneur.
Mais avant , tordez-vous de rire ( en principe ) avec " FLEUR de CACTUS " en direct du Théâtre Antoine, dans une mise en scène de Michel Fau.


Cette pièce de Barillet et Grédy, qui dans cette version a été à l'affiche plus de 6 mois complets à Paris et 60 représenta
tions en province est dans la plus pure tradition du " théâtre de boulevard" avec ce qu'en général le public attend de ce genre de pièce : mensonges, quiproquos, portes qui claquent et acteurs au maximum de l'hystérie.
Ici, le spectateur découvre que mentir à sa maîtresse n'est pas toujours une bonne idée . 








Catherine FROT a obtenu en 2016 le Molière de la Meilleure Actrice dans ce rôle et la pièce a été nominée 6 fois , c'est n'en doutons pas un gage de qualité... et c'est cette version que nous verrons ce soir.
Avant ... ingurgitons de grans bols de café, tout ceci doit durer jusqu'à 2H. du mat

dimanche 28 mai 2017

Le Curé De Cucugnan, film de Pagnol , texte d'A. Daudet

...mes chers frères, mes chères sœurs, c'est dimanche, écoutons ce sermon " d'une importance capitale " !

samedi 27 mai 2017

Hommage à " La Charcuterie" ... théâtre ( LESCAR- 64) et aux Mutins

 " La Charcuterie "... un vrai lieu d'échanges et de convivialité...
alors ceci en KDO pour mes amis Les Mutins:

" Ce sont les amateurs, ceux qui aiment, ceux qui répètent des mois et des mois pour jouer une ou deux fois, ceux qui sacrifient leurs loisirs, ceux qui se penchent par plaisir et par passion sur nos textes, nos egos, nos émois qui nous rappellent que nous sommes non seulement contemporains mais vivants.
Ceux qui dans l’ombre, loin des médias, des stars, des colloques et des gloses,
...font circuler nos textes et nos convictions pour peu que nous en ayons encore… ce sont eux qui partagent et qui font partager."
Jean-Claude Grumberg,
Auteur dramatique
Extrait d’une lettre adressée à la FNCTA (Fédération nationale des compagnies de théâtre amateur). Centenaire, 2007
.
...et quelques photos de ces moments lors de ce 18 ème festival.

























vendredi 26 mai 2017

Maurice Durozier - Paroles d'acteur... ou un peu de l'histoire de cette famille d'acteurs ambulants





200 familles de théâtre ambulant sillonnaient les campagnes françaises au 19e et 20e siècle avant de péricliter à partir des années 50. Retour sur cette histoire méconnue par le prisme de l’une de ses familles. Maurice Durozier évoque son arrière-arrière grand-père Jean-Marie né en Bretagne, abandonné, élevé par les Jésuites et parti avec un cirque de passage qu’il transformera en théâtre… sa mère Roxane, comédienne contrainte de travailler à l'usine à 28 ans après l'arrêt de la troupe en 1953 à Perpignan, et meneuse de la première grève illimitée sous De Gaulle à l’usine des poupées Bella ; sans oublier sa grand-mère Juliette (orpheline fugueuse accueillie par la troupe) et son grand-père Louis (l’aîné d'une famille de 14 enfants, tous acteurs et actrices, né en 1888, mort en 1968). Trois membres de la famille apportent leur éclairage.

Au travers de ces figures hautes en couleur, plusieurs aspects de cette vie de bohème sont abordés : le clan avec le patriarche et l'absence de choix ; la langue raboin (gitane) ; le répertoire ; le périmètre géographique des tournées ; le rapport au public ; la baraque, les structures démontables ; la vie dans la roulotte ; la fin de ce théâtre familial et les mutations sociales.

L’histoire de la famille Durozier s’inscrit dans cette histoire plus large du théâtre itinérant.

      Quelle chance nous avons à LESCAR que d'avoir depuis 20 ans dans notre commune la 4 ème, voire la 5 ème génération !

Longue vie au " Clan DUROZIER " dans cette jolie salle de LaCharcuterie !

jeudi 25 mai 2017

à propos de Georges PEREC à La Grande Librairie

et ce soir, thème de LA GRANDE LIBRAIRIE :
y a-t-il un livre qui vous tombe des mains ?
ou au contraire; quel livre montez-vous au pinacle ?
Dans les livres descendus par Caryl Ferey, écrivain/scénariste français qui fait dans le polar, les livre honnis sont " La Vie Mode d'Emploi " de Georges PEREC et " la Disparition " du même auteur.
C'est donc Péreck ( oui son nom s'écrivait ainsi à l'origine ) qui ne passe pas. Caryl n'est pas touché, il s'ennuie grave . Ou du moins me semble-t-il, c'est le terme de " concept " qui ne passe pas . Car Pereck est un auteur de concept, un peu comme dans la peinture dite conceptuelle, l'idée prévaut sur le récit ou la forme, elle les devance, c'est l'idée qui est essentielle et, ces choses là ma bonne dame, on aime ou on n'aime pas. Le pauvre Caryl se dit " traumatisé " par ses années de bac où le prof de Lettres lui avait fait ingurgiter ces ouvrages coûte que coûte ... et il n'est pas le seul. Combien de profs fermés n'ont-ils pas dégoûté leurs élèves des livres qu'au contraire ils devaient apprendre à aimer ou du moins à apprécier? ... ah ! c'est bien un autre sujet, mais la digression valait la peine.
* Donc , le concept de " La Vie Mode d'Emploi " ?


c'est montrer par étages, par strates, la vie des habitants d'un immeuble situé au numéro 11 de la rue (imaginaire) Simon-Crubellier, dans le 17e arrondissement de Paris, entre 1875 et 1975. L'écrivain évoque les habitants, les objets et les histoires qui l'ont animé , ou pas. La liste est longue, et ce que font ces gens-là est souvent très, mais alors très très banal .
Le récit a t-il une âme ? des émotions se dégagent-elles ? ... pas forcément mais on y voit des humains comme nous, banals ... c'est un peu de notre banalité qu'on est en train de lire et c'est clair, ça n'est pas enthousiasmant mais ... bordel , j'aime assez le concept !


*... et le concept de " LaDisparition " quel est-il?
c'est d'écrire un bouquin où une lettre serait totalement absente, Péreck a choisi le E.... Exercice fascinant, pas facile, essayez donc ! bon, c'est artificiel?
ça peut le paraître mais quand on sait d'où est née l'idée de cet exercice de style à savoir la mort de son père au front en 1940 et sa séparation d'avec sa mère qui l'a caché à la campagne en francisant son nom Péreck en Pérec avant d'être déportée ,on comprend un peu mieux l'obsession de l'absence douloureuse.

Extrait : "Anton Voyl n'arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s'assit dans son lit, s'appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l'ouvrit, il lut; mais il n'y saisissait qu'un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification"

Au fait, le prof vous demande ( ça fera deux points de plus au bac) : comment se nomme ce type d'ouvrage ? .. et bien , c'est un roman " lipogrammatique " ou un " lipogramme " pour faire plus court... merci madame la prof.
Voilà, Caryl Ferey a été méchant avec le cher Georges et il n'est pas le seul, Perec a souvent eu à supporter la critique acerbe ( ne disait-il pas lui-même " je n'ai aucune imagination " ? ) mais inversement aussi à assumer le terme de génie.
Où est la vérité ?
en chacun de nous quand nous lirons ou relirons ces ouvrages.
Et puis le prof , il a encore envie de vous poser une colle : de quel groupe très original a fait partie Pereck ? ... de l'OULIPO et là, messieurs dames, je fatigue, je vous en laisse chercher les caractéristiques.
bises à ceux qui auront lu ce papier, rares sans doute, et bonne nuit.

mercredi 24 mai 2017

Palmarès du festival de théâtre de Lescar 2017

et voici le PALMARES complet de ce 18ème festival de Théâtre Amateur organisé par Les Mutins de Lescar de Lescar :


* Grand Prix du festival: " CYRANO " par La Clé du Quai de Bordeaux.




* Coup de coeur du jury : " Le Serpent et la Pomme " par la Cie
Vice-Versa de Billère.









* Prix de la mise en scène: Cie Tetralyre d'Argelès-Gazost pour " Je vois des Choses que vous ne Voyez pas " .
...





* Meilleure comédienne : Martine Loustau de la Cie Les Perulhons d'Espechède dans " Toc Toc "





* et deux Meilleurs comédiens:
- Eric Chausson dans "Forte Récompense " par les Imposteurs de Mazerolles.




      -Christian Davant de l'Emportepièce de Pau dans " L'Invraisemblable mais pourtant Véridique Histoire de Roméo et Juliette ".



 Et en novembre prochain, Les Mutins fêteront leurs vingt années sur Lescar, dans ce petit théâtre de La Charcuterie . merci à eux d'exister .